Le projet de réalisation d'une nouvelle station d'épuration (STEP) dans la daïra d'Oued Tlélat vient de recevoir l'aval du ministère des Ressources en eau, apprend-on de sources proches de la commission de l'environnement de l'APW d'Oran. Le projet s'inscrit dans le cadre des dispositions prises par les pouvoirs publics pour la protection des zones humides, notamment le lac Télamine et Oum Ghilaz. Ces deux sites, qui sont normalement protégés, se sont transformés en marécages boueux à cause du déversement des eaux usées de plusieurs localités de la zone sud de la wilaya d'Oran et d'autres wilayas, à l'image de Sidi Bel Abbès et Mascara. Selon nos sources, la réalisation de cette station d'épuration était devenue une urgence pour dépolluer les deux grandes zones humides de la wilaya. Le lac Télamine est pollué par l'oued qui traverse la ville d'Oued Tlélat et prend sa source quelque part entre les monts de Stamboul, dans la wilaya de Mascara et du Tessala, plus précisément dans les monts de Sidi Ghalem. Peut- être même un peu plus loin dans la wilaya de Sidi Bel Abbès. Avant d'arriver dans la bourgade de Tlélat, l'oued traverse en amont l'agglomération de Zahana où se déversent toutes les eaux usées de cette ville connue surtout pour ses cimenteries et ses usines de plaques d'amiantes et autres matériaux de construction. Lorsqu'il arrive à Tlélat, l'oued n'est plus alors qu'un égout à ciel ouvert, ses eaux sont alors inutilisables. Cet oued finit sa course dans le lac Télamine, en bordure de la RN 13, une zone humide de quelque 2.400 hectares, inscrite depuis 2006 sur les tablettes de la convention de Ramsar. Le projet de la STEP d'Oued Tlélat, qui sera chapeauté par la direction de l'hydraulique, permettra de transférer toutes les canalisations des eaux usées qui se déversent directement dans le lac d'Oum Ghilaz. La sonnette d'alarme sur la situation des zones humides à Oran est tirée pour attirer l'attention sur les dégradations que connaissent ces régions, connues pour la fragilité de leur écosystème et mettre en place une «véritable bonne gouvernance environnementale. A Oran, le rétrécissement de la zone humide a créé un environnement propice à la prolifération de rongeurs et de moustiques porteurs de maladies. Ces zones assistent, ces dernières années, à la disparition de certaines plantes rares ou rarissimes, ainsi que quelques espèces d'oiseaux. Dans la wilaya d'Oran, il existe 8 zones humides dont 4 classées mondialement dans le cadre du programme Ramsar. Ces zones restent abandonnées et livrées à elles-mêmes, des années durant. La plupart de ces zones sont en proie aux déversements d'eaux usées et la prolifération de décharges sauvages d'ordures ménagères et autres déchets industriels de toutes sortes, comme les gravats de matériaux de construction, les déchets avicoles, les détritus des usines limitrophes situées dans la zone d'activité de Benfréha, Oued Tlélat ou Hassi Ben Okba. L'une des conséquences majeures dans ces bouleversements des environnements immédiats de ces zones, c'est la baisse du nombre d'oiseaux pèlerins provenant d'Europe, de Namibie ou d'ailleurs. Trouvant habituellement refuge dans ces lacs, les oiseaux migrateurs ont finalement préféré d'autres régions plus clémentes et moins polluées. Parmi les mesures prises par les autorités locales pour la préservation du lac Télamine, la délocalisation de la décharge et la réalisation d'une station d'épuration des eaux usées (STEP), rappelle-t-on.