La fête de l'Aïd El-Fitr n'a, dans son ensemble, pas dérogé à la règle cette année. Les couleurs vives des habits neufs et les cris de joie des enfants se mêlaient aux frustrations traditionnelles des adultes dues au manque de certains services comme le transport public et les produits alimentaires de première nécessité. Dans les agglomérations rurales, le transport a fait cruellement défaut, ce qui a rendu les déplacements et les visites familiales particulièrement laborieuses pour les citoyens durant la première journée. Les rares taxis qui étaient de passage n'arrivaient pas à répondre à toutes les sollicitations. A Oran-ville, le tramway a été d'un grand apport en assurant la liaison du centre-ville avec Es-Sénia et Haï Sabah. Le transport par bus privé, notamment, a également été au rendez-vous et en force, contrairement à celui public qui, semble-t-il, s'est contenté d'assurer un «service minimum», notamment dans certaines lignes comme la ligne B. Pour parer à toute éventualité de pénurie de produits alimentaires durant les journées de l'Aïd, à cause de la fermeture des commerces, beaucoup de consommateurs ont préféré s'approvisionner à l'avance en fruits, légumes, lait, pain, viandes, volailles, boissons gazeuses, eaux minérales, entre autres. Dans certains quartiers, les magasins ont été pris «d'assaut» dès les premières heures de la matinée. Selon la direction du commerce, une centaine de magasins d'alimentation générale, 5 laiteries, 5 minoteries et une vingtaine de stations-service devaient ouvrir durant l'Aïd pour assurer la permanence. Cependant, certains produits comme le lait en sachet, les légumes et la viande ont fait défaut le jour de l'Aïd. Les listes et programmes des commerçants devant assurer la permanence durant les deux jours de l'Aïd ont été élaborés en coordination avec les commissions locales, les représentants de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) et des associations de protection des citoyens. La direction du commerce a aussi mobilisé une centaine d'agents pour l'encadrement de cette opération. Dans leurs prêches, les imams sont revenus sur la portée de la célébration de l'Aïd El-Fitr en appelant les fidèles à saisir cette occasion pour raffermir les liens familiaux et faire preuve de compassion et de charité auprès des démunis. Les prières pour le peuple de la Palestine et de Ghaza la martyre n'étaient pas en reste, en ce moment de dévotion. Le recueillement dans les cimetières à la mémoire des êtres disparus est généralement programmé au deuxième jour de l'Aïd où des centaines de citoyens affluent de toute part, notamment au cimetière d'Aïn Beïda. Contrairement à la léthargie de la première journée de l'Aïd, le deuxième jour a été entamé avec plus d'animation. Un bon nombre de cafés et autres magasins d'alimentation générale ont pu rouvrir permettant ainsi aux citoyens de revenir à un mode de consommation plus normal.