Bush père, Clinton, Bush Jr et Obama. Les quatre présidents auront laissé leurs traces en Irak pour différentes raisons. Mais pour un seul objectif. La paix dans la région. La paix à coup de bombardements. Comme vendredi dernier pour mater les jihadistes qui, eux, combattent tout ce qui n'est pas sunnite. Même si tous sont Irakiens des quatre points cardinaux du pays. Pendant ce temps, le Canada applaudit. La France se dit «prête à prendre toute sa part». Mais le Premier ministre irakien est « sceptique dans la mesure où il réclamait ces frappes en juin depuis le début de l'offensive de l'EI, qui était déjà bien implanté en Syrie et contrôle désormais de vastes pans du territoire irakien ». Evoquant « une crise humanitaire qui prend aux tripes » et le risque de nouvelles violences meurtrières, un diplomate a expliqué que les Etats-Unis avaient « pris la décision qu'il fallait sauver ces vies». Pourtant, c'est à la demande du gouvernement irakien que les Etats-Unis larguent leurs bombes. Les cartes s'entremêlent et l'Irak se subdivise. La guerre reprend. L'instabilité s'installe. Les Etats-Unis ne veulent plus y séjourner longtemps. Ils arrivent, bombardent et s'en retournent chez eux. Et donc c'est reparti ! Mais pas pour longtemps, dit Barack Obama. Les Etats-Unis s'impliquent directement dans le conflit en Irak pour la première fois depuis le retrait de leurs troupes en 2011. Le président américain crie sur tous les toits que l'opération sera très rapide. Sauf qu'aucune date limite n'est avancée. On ne parle nullement de la durée du «séjour» US dans le pays. On affirme néanmoins que c'est juste un passage. Vendredi, ils ont bombardé des positions des jihadistes menaçant le Kurdistan irakien et des milliers de chrétiens et Yazidis en fuite. L'ONU a expliqué chercher à établir un « corridor humanitaire » dans le nord de l'Irak pour permettre d'évacuer les civils menacés. Signe de l'inquiétude internationale, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est dit jeudi « scandalisé » par le sort des Yazidis et des chrétiens. Les combattants de l'EI ont encore marqué des points jeudi avec la prise de Qaraqosh, la plus grande ville chrétienne d'Irak, suivie de celle du barrage de Mossoul, le plus grand du pays, qui contrôle l'alimentation en eau et en électricité de toute la région. Le département d'Etat a assuré que la décision prise par Barack Obama - un vigoureux opposant à l'invasion de l'Irak en 2003 - était juridiquement inattaquable puisque les frappes sont menées à la demande du Premier ministre irakien, Nouri Al-Maliki. Tout laisse croire que les bombardements visent tout simplement l'extermination des jihadistes. Et ce sera la fin de l'intervention militaire des Américains qui retourneront chez eux une fois l'opération terminée