Les négociateurs palestiniens tentaient, hier mercredi, de convaincre Israël d'accepter ses conditions pour un accord global mettant fin à l'agression israélienne qui a fait 1.945 morts à Ghaza, depuis le 8 juillet dernier. Avant minuit mercredi, les négociateurs des deux parties devaient trouver un accord global et consensuel avant l'expiration du délai de 72 heures, d'un cessez-le-feu respecté par Israël et le mouvement Hamas. Tout le monde était en fait accroché à ces négociations indirectes, sous les auspices de l'Egypte, qui sert de médiation entre les Palestiniens et Israël. Mais, des sources proches des négociateurs reconnaissaient que les pourparlers sont difficiles et que les dossiers soumis à ces discussions sont traités, un à un. Un responsable palestinien proche de ces discussions a indiqué, à la radio nationale (Chaîne 3), hier, mercredi que ces 'discussions sont difficiles, mais que les revendications palestiniennes sont maintenues, dont la levée du blocus « imposé, par Israël, à la bande de Ghaza depuis 2006, la situation est extrêmement sensible et nous espérons arriver à un accord avant minuit », indique de son côté Azzam al-Ahmed, le chef de la délégation palestinienne à ces négociations, ajoutant que « nous défendons les intérêts et l'avenir du peuple palestinien ». Pour autant, des convergences sont signalées sur certaines revendications palestiniennes, mais Israël reste fermé à d'autres, dont la construction d'un aéroport pour Ghaza. Selon des journaux israéliens, citant des sources proches des négociateurs, des points d'accord ont été dégagés. « L'accord a été accepté par tous. Le gouvernement palestinien exige sa signature. Nous attendons juste que la branche armée du Hamas veuille bien signer», indiquait le journal Maariv'. En fait, l'exigence fondamentale du mouvement Hamas, dont des représentants font partie de la délégation palestinienne, au même titre que le Djihad islamique et l'Autorité palestinienne, et la clé de voûte de ces négociations reste la levée du blocus israélien imposé à la bande de Ghaza. Ce blocus a tué l'économie locale et appauvrit les gens de Ghaza, qui n'ont pas, également, beaucoup d'accès à l'eau potable, l'électricité et la nourriture. Ghaza, coincée entre Israël, l'Egypte et la mer, survit, difficilement, à un blocus total d'Israël, en fait depuis 2007, année durant laquelle le Hamas a été élu à la tête du gouvernement palestinien. Cela n'a pas été accepté par l'entité sioniste qui considère le Hamas comme un groupe terroriste, et fermé les points de passage terrestres avec Ghaza, ainsi que les voies maritimes, isolant du coup, près de 1,8 million d'habitants du reste du monde. « Ou Israël accepte les demandes de la résistance, où nous préférons tous mourir. Face à cette revendication, les Israéliens proposent la démilitarisation des groupes combattants du Hamas, une revendication refusée par les responsables palestiniens. DIFFICILES NEGOCIATIONS Par ailleurs, Israël consentirait à alléger les restrictions à deux points de passage de la frontière entre Ghaza et le territoire israélien : l'un pour les personnes, l'autre pour les marchandises, celui-ci devant être sous supervision internationale. En outre, l'idée que le passage de Rafah, entre Ghaza et l'Egypte, soit contrôlé selon des modalités à définir par les Egyptiens et les Palestiniens est bien accueillie. D'autre part, la presse israélienne rapporte qu'Israël a accepté de porter à 5.000 le nombre de permis délivrés, chaque mois, aux habitants de Ghaza pour se rendre, en Israël ou en Cisjordanie occupée, et de doubler à 600 le nombre de camions autorisés à franchir, chaque jour, le point de passage de Kerem Shalom. Israël accepterait, également, l'entrée d'argent sous de strictes conditions pour payer les dizaines de milliers de fonctionnaires, qui attendent leur salaire depuis des mois, et surtout d'étendre les zones de pêche. Par contre, l'entité sioniste refuse toujours la construction d'un port et d'un aéroport, alors que l'échange de prisonniers palestiniens contre les corps de deux soldats israéliens morts à Ghaza divise les deux délégations. Ces négociations indirectes se déroulent au siège du service de renseignement égyptien, qui effectue des navettes entre les deux délégations, enfermées dans des salles distinctes. Les pronostics sur le résultat de ces négociations restent ouverts, mais les positions des deux parties sont, difficilement conciliables, selon des observateurs qui n'écartent pas la reprise de l'agression israélienne, les Palestiniens ayant déjà affirmé qu'ils refusent certaines conditions d'Israël, dont la démilitarisation de la résistance et le maintien du blocus contre Ghaza, où six personnes sont mortes, mercredi, suite à l'explosion d'un missile que des démineurs palestiniens tentaient de désamorcer, quelques heures avant l'expiration du cessez-le-feu, à 21h GMT. Cinq Palestiniens ont aussi été blessés, dont un journaliste local, dans l'explosion survenue à Beit Lahyia, au nord de l'enclave, selon les secours. Un journaliste italien est mort dans cette explosion.