Isrel et le Hamas respectent toutefois scrupuleusement le cessez-le-feu de 72h conclu dimanche. Entre les maisons éventrées et les amas de tôle, les habitants de la ville de Ghaza tentent de reprendre une vie normale. Les armes restent silencieuses depuis dimanche soir minuit. La trêve de 72 heures, en vigueur depuis cette date, acceptée par Israël et le Hamas en guerre, sous médiation égyptienne, se poursuit en effet sans heurts. Lassés par les bombardements israéliens qui ont fait 1 940 morts dans la bande de Ghaza, depuis le 8 juillet dernier, les habitants veulent croire à la fin des hostilités. «Ce n'est pas une trêve durable que nous voulons, c'est la paix», insiste Bassma Abou Obeid sur le marché aux légumes du camp de Shati. Dans cette offensive israélienne, «Bordure protectrice», lancée début juillet contre le Hamas, qui contrôle l'enclave palestinienne, 64 soldats de Tsahal ont également trouvé la mort. L'Egypte a par ailleurs proposé d'accueillir une conférence de donateurs pour la reconstruction de la bande de Ghaza. Les négociations sont difficiles et épuisantes Au Caire, d'intenses négociations se poursuivent entre les deux parties pour trouver un accord sur une trêve durable, après de multiples cessez-le-feu avortés. Les discussions sont toujours indirectes et secrètes. On ignore par ailleurs précisément quelles lignes rouges se tracent Israël et le Hamas dans ces nouvelles tractations. Un responsable israélien précise toutefois hier matin qu'il n'y a pour l'heure pas de progrès dans les discussions. «Les divergences sont toujours aussi profondes», affirme ce responsable, qui a requis l'anonymat. «Les négociations sont difficiles et épuisantes», a renchérit un membre de la délégation palestinienne. Espoirs sur l'ouverture du point de passage de Rafah Le Hamas et les Palestiniens, de leurs côtés, jouent ici la levée du blocus de la bande de Ghaza, qui asphyxie l'enclave depuis 2006. Le Hamas exige notamment la réouverture du point de passage de Rafah vers l'Egypte, le seul qu'Israël ne contrôle pas et que Le Caire maintient fermé presque en permanence depuis la destitution il y a un an du président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans proches du Hamas. Le gouvernement égyptien serait toutefois prêt à rouvrir Rafah, à condition que le passage soit administré par l'Autorité palestinienne. Sans levée du blocus, «les conditions seront alors en place pour un nouveau round de violences», alerte le coordinateur des opérations humanitaires de l'ONU à Ghaza, James Rawley. Les prochaines heures seront cruciales pour le 1,8 million de Palestiniens de la bande de Ghaza et les 8 millions d'Israéliens. Si aucun accord n'est trouvé avant mercredi soir minuit, fin du cessez-le-feu, les échanges incontrôlables de roquettes et raids israéliens pourraient reprendre.