Arborant des photos- portraits de leurs proches disparus durant la tragédie nationale, des femmes et des hommes des associations de SOS-disparus et du collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA) ont tenu hier à marquer la Journée internationale des victimes des disparitions forcées proclamée par les Nations unies. Les parents de disparus, soutenus par d'autres associations et par la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADDH), tiennent, souligne un membre de SOS-disparus, Hassan Ferhati, à informer l'opinion une nouvelle fois que le dossier des disparus «ne peut être enterré ou classé sans l'ouverture d'une enquête sur les disparitions opérées pendant cette période». Et d'ajouter que les parents des disparus ne sont pas prêts à céder à leurs revendications de justice et de vérité. Dans un communiqué distribué hier sur les lieux de la manifestation, devant la maison de presse à Alger, il est indiqué que «plus de 14 années après une décennie pendant laquelle, au nom d'un combat contre les groupes armés islamiques, au moins 8.000 Algériens ont disparu suite à des arrestations ou enlèvements par des agents de l'Etat». Pour ces associations, les autorités algériennes «maintiennent leur politique de déni de vérité et de justice». Et l'on refuse de faire la lumière sur ce qui est advenu des disparus au moment où la charte pour la réconciliation nationale «ne permet pas aux familles des disparus toute action en justice et impose l'impunité des auteurs des disparitions forcées», est-il souligné. Cela fait bientôt 14 années que les parents de disparus se sont constitués en associations et tiennent régulièrement des manifestations pour faire parler d'un dossier qui a fait couler beaucoup d'encre en raison de sa complexité. Madame Fatima Yous, qui se trouvait sur les lieux de la manifestation, indiquera dans ce contexte que «des parents de disparus gardent toujours espoir de voir les leurs retourner chez eux». Le collectif des familles des disparus et SOS-disparus réitèrent leur appel à l'Etat algérien à faire la lumière sur les disparus des années 1990 et à poursuivre les auteurs de ces crimes quels qu'ils soient.