Des licenciés en sciences appliquées et technologie de l'ex-Ecole normale supérieure d'enseignement technologique d'Oran (ENSET), qui a changé de statut en 2012 pour devenir Ecole nationale polytechnique d'Oran (ENPO), embauchés en 1994 en tant qu'enseignants du cycle moyen, attendent depuis 20 ans une hypothétique intégration dans les catégories 12 et 13, conformément à la réglementation en vigueur. Les concernés se trouvent en fait otages d'un double imbroglio administratif. Ils sont, en effet, ballottés depuis 1995 entre le ministère de l'Education nationale et l'inspection générale de la Fonction publique. Cette situation a eu de fâcheuses conséquences sur les concernés qui, outre le stress permanent, ont été exclus de toutes les promotions depuis 1994. Ces derniers dénoncent leur marginalisation injuste par la tutelle. Une marginalisation d'autant plus manifeste que des textes leur accordant le droit à l'intégration existent depuis 2008 (décret exécutif n°315-08 du 11 octobre 2008 portant statut particulier des travailleurs de l'Education nationale), mais qui ne sont pas mis en pratique. «Nous ne comprenons pas pourquoi ils ne veulent pas mettre en application le contenu de ce décret 315-08 qui nous accorde le droit systématique à l'intégration ?», s'interrogent les concernés. «Nous avons été recrutés en tant qu'enseignants du cycle moyen des deux matières de technologie et de mathématiques, conformément à la circulaire ministérielle N°28 du 12/07/1994, mais nous n'avons pas été classés en tant que professeurs certifiés comme stipulé dans la convention signée entre le ministère de l'Education nationale et celui de la Réforme administrative et de la fonction publique. Nous avons adressé, depuis, plusieurs correspondances aux services concernés pour bénéficier de la régularisation, mais en vain. Nous avons cru que nos malheurs prendront fin après la promulgation du décret exécutif n°315-08 du 11 octobre 2008 portant statut particulier des travailleurs de l'Education nationale. Mais, malheureusement, nous avons été superbement ignorés par la tutelle. Nous répondons pourtant à tous les critères exigés (diplôme, expérience professionnelle et formation dans la spécialité enseignée) pour notre intégration et reclassement dans les grades contenus dans le nouveau statut. Nous réclamons une intégration directe dans la catégorie 13 et l'accès et la promotion aux grades supérieurs», affirment les enseignants lésés. Ces derniers relèvent que nombre de leurs collègues détenteurs de licences de l'ex-ENSET des autres wilayas de l'Ouest (Mascara, Sidi Bel Abbès, Aïn Témouchent) ont été intégrés dans les catégories 12 et 13. «Le comble de l'ironie, c'est que nous avons été convoqués pour suivre des cycles de formation destinés aux enseignants qui ne disposent pas de diplômes universitaires, alors que nous sommes détenteurs de licences d'enseignement. Nous avons contacté l'inspection générale de la Fonction publique à Alger et après étude de nos cas, le DG de cette inspection nous a demandé de déposer des dossiers pour la régularisation de notre situation. Nous avons déposé les dossiers le 26 février 2014 et après étude, ils ont été transférés vers le ministère le 27 mars 2014 sous le numéro de correspondance 2628. Cependant, nos demandes de régularisation ont été rejetées par la tutelle. Le motif de cette décision injuste est l'expiration de la date légale de dépôt des dossiers», regrettent les concernés.