SOS Disparus annonce deux rassemblements des familles des disparus pour aujourd'hui à Alger et à Oran, respectivement à la Place 1er Mai et devant la Cour d'Oran. La date de ces deux rassemblements n'est pas fortuite. Elle coïncide avec le neuvième anniversaire du référendum sur la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Une charte que SOS Disparus assimile dans un communiqué diffusé hier à «un déni de justice !». SOS Disparus appelle ainsi le gouvernement à «respecter enfin les droits des victimes, en ouvrant des enquêtes pour faire la lumière sur le sort de toutes les personnes disparues et poursuivant et jugeant les responsables de ces violations». Dans ce même document, l'association de défense des familles de disparus en Algérie rappelle que cette charte avait été soumise à référendum le 29 septembre 2005 après une campagne qui «avait exclu toute voix discordante» en la présentant «comme étant la seule solution pour résoudre le dossier des disparus». Or, ajoute SOS Disparus, «les neuf années qui ont suivi l'adoption de la charte ont signifié la consolidation du déni de vérité et de justice pour toutes les victimes». Aussi, lit-on dans le communiqué, «non seulement les textes d'application de la Charte ont imposé l'impunité des responsables des disparitions des 8.000 Algériens mais menacent de 3 à 5 ans d'emprisonnement quiconque qui, par ses déclarations ou écrits ou tout autre acte ( ) ternit l'image de son pays au niveau international». De plus, estime SOS Disparus, ces textes d'application «infligent une véritable torture morale aux familles de disparus», notamment pour obtenir l'indemnisation proposée par la charte, pour laquelle «les familles doivent solliciter un jugement de décès auprès d'un tribunal sans qu'aucune enquête n'ait été menée pour élucider le sort qui a été réservé à leurs proches disparus».