La paisible localité de Sidi Lahcène située à moins d'une dizaine de kilomètres du chef- lieu de la wilaya de Sidi Bel-Abbès, s'est réveillée, hier lundi, sur un mouvement de protestation dont l'écho est parvenu dans plusieurs communes limitrophes. En effet, plusieurs dizaines de citoyens, environ 250, selon des estimations, ont investi, dans la matinée, le siège de l'APC de Sidi Lahcène, pour protester contre la distribution des logements dans le cadre de l'habitat précaire qui s'est déroulée, juste avant la fête de l'Aïd. La liste des 69 familles relogées est remise en cause et on avance des personnes qui ont profité de cette aubaine, en installant des baraques dans la ferme «Si Mahmoud» qui allait être démolie. Les manifestants que nous avons rencontrés, devant le siège de la municipalité, ont pointé un doigt accusateur, à l'encontre de 2 vice-présidents de l'APC, qu'ils ont cité, nommément, en leur endossant la responsabilité, dans l'élaboration des listes des bénéficiaires. Les personnes désignées, par la foule, pour transmettre les revendications, à qui de droit, ont insisté sur le départ de ces deux « élus de carrière » de l'assemblée comme préalable, à toute négociation, au sujet de la distribution du prochain quota de logements qui est de 241 unités, en cours de réalisation. Les représentants des manifestants ont avancé un chiffre de 280 postulants qui sont dans un réel besoin de logements, vu la situation sociale, très précaire, dans laquelle ils vivent. Et pour cause, en veulent-ils, les enfants de la commune qui ont « de tout temps été marginalisés » par les élus et les responsables de la daïra, sont décidés à élaborer, eux- mêmes, la liste des bénéficiaires pour le prochain quota. A ce propos, ils tiennent à être partie prenante, dans la commission de distribution des logements. Le P/APC de Sidi Lahcène, que nous avons contacté par téléphone, a affirmé qu'il était prêt à dialoguer avec les citoyens, en acceptant la participation des représentants des manifestants, dans la commission chargée d'étudier les dossiers des postulants, au logement social. Au sujet de ses deux adjoints décriés par les protestataires, le maire dira « qu'ils sont deux personnes honnêtes et intègres » en les défendant bec et ongles, car, selon notre interlocuteur, ils (les deux élus) sont passés par des urnes populaires pour accéder à l'assemblée. Le maire précisera que nul n'a le droit de revendiquer leur éviction de l'assemblée. A noter que le siège de l'APC était, jusqu'à midi, occupé par les manifestants qui ont exprimé leur mécontentement, sans le moindre acte de violence ou de vandalisme. Il n'y avait aucun élu, ni responsable de l'administration, sur les lieux de la protesta, au moment de notre passage, en fin de matinée.