Des dizaines de policiers, plus d'une centaine selon certaines sources, ont marché hier sur l'autoroute en direction du centre-ville d'Alger. Les policiers en question ont battu le pavé sous la pluie, sur la bande d'arrêt d'urgence, silencieusement, sans crier de slogans ni brandi de pancartes. Selon nos sources, les membres de ce corps de sécurité font partie de l'unité républicaine de sécurité (URS) d'El Hamiz, l'une des plus importantes du pays. Le siège de l'unité abrite également l'école la plus importante du pays qui forme les éléments appelés communément «police anti-émeute». C'est dans cette école que le ministre de l'Intérieur et le directeur général de la police assistent chaque année à la sortie des promotions mais aussi aux festivités commémorant la naissance de la police algérienne. C'est la première fois dans l'histoire de l'Algérie que des policiers marchent dans la capitale alors que depuis 2001 leur rôle consistait justement à réprimer toute manifestation à Alger. Selon diverses sources, les «contestataires» se dirigeaient vers la DGSN pour exprimer leur colère devant le premier responsable de la police, le général major Abdelghani Hamel. Ce dernier, avons-nous appris de sources sûres, a réuni hier tout son «staff» et les principaux responsables de la police dans une réunion au siège de la DGSN et qui est consacrée principalement à la situation. A noter que ce mouvement de protestation intervient après 24 heures de celui organisé par des éléments des URS au niveau de Ghardaïa. Contacté par l'APS, le commissaire divisionnaire Djilali Boudalia, directeur de la communication à la DGSN, a expliqué qu'il s'agissait de deux unités d'intervention programmées pour se déployer dans la wilaya de Ghardaïa en remplacement des unités affectées actuellement sur place. A travers cette marche, les policiers «entendent apporter leur solidarité et leur soutien à leurs collègues de Ghardaïa, afin que cessent les agressions contre les forces de l'ordre dans cette wilaya qui connaît des émeutes récurrentes», a-t-il précisé. Au cours de leur procession, les policiers qui marchaient en direction de la DGSN ont changé d'itinéraire et se sont dirigés vers le palais du gouvernement. Là, ils ont tenu un sit-in entonnant l'hymne national. Le wali d'Alger a voulu discuter avec les marcheurs mais ces derniers ont refusé demandant la présence du ministre de l'Intérieur. Aux environs de 17 heures, les manifestants ont été rejoints par une centaine d'autres policiers.