La grève entamée par les intendants depuis la rentrée scolaire de cette année ne semble pas s'essouffler. Leur mobilisation pour le sit-in de jeudi prouve amplement leur détermination à la poursuite de leur débrayage qui en est au 2eme mois. En effet, l'esplanade du quartier de Ruisseau à Alger, était noire de monde pendant jeudi. L'endroit qui se trouve à pas moins de 200 mètres de l'annexe de la direction des ressources humaines du ministère de l'Education a été choisi par les grévistes afin de ne pas gêner l'intense circulation automobile. Les grévistes venus de l'ensemble des wilayas du pays ont tenu à faire entendre leur essentielle revendication à l'origine de leur grève. Des intendants de l'est, de l'ouest, du centre et du sud du pays n'ont pas raté ce rendez-vous auquel à appelé leur syndicat (commission nationale des fonctionnaires intendantsUNPEF) dont le président, Sadek Dziri, se trouvait sur les lieux. Ce dernier explique que les grévistes s'impatientent. Ils veulent être écoutés par la tutelle. Selon lui, «la responsabilité de cette situation incombe au ministère de l'Education nationale qui persiste dans sa fuite en avant en faisant comme si la fonction d'intendant n'était pas aussi importante qu'on l'imagine». Si pour le moment les conséquences de cette grève ne se font pas encore sentir, «les prochains jours prouveront que la gestion des établissements scolaires ne sera que plus dure », préviennent les grévistes. Et d'ajouter: « l'heure des bilans de fin d'année s'approche et en ce moment l'on se rendra compte de la gravité de la situation ». Le payement des enseignants, l'établissement des budgets, l'assurance des élèves, approvisionnements des pensionnats, l'octroi de la prime de scolarité (aux familles démunies) seront probablement compromis si cette grève perdure encore. Les intendants estiment qu'ils ouvrent droit à l'indemnité pédagogique autant que le reste du personnel. «Pourquoi seuls les intendants n'ouvrent pas droit à cette prime au moment où le reste de l'encadrement des établissements scolaires la perçoivent (directeurs, censeurs, adjoints de l'éducation, surveillants généraux) ?, résume un gréviste rencontré sur les lieux du sit-in. «L'intendant est un des éléments de l'équipe pédagogique», assurent-ils. Les représentants syndicaux regrettent que la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, n'ait pas donné «d'importance au président du syndicat UNPEF». Ils affirment qu'ils ne sont pas prêts pour reprendre le travail avant d'être entendus par la tutelle. Les agents de l'ordre, plus coopératifs que d'habitude, se tenaient un peu loin dans plusieurs endroits de cette esplanade. La seule intervention des agents de l'ordre s'est déroulée à midi, en invitant les manifestants à se disperser.