L'Italie opte en faveur «d'un projet international», sous l'égide de l'ONU, pour le règlement de la crise en Libye. Elle promet, par ailleurs, des relations plus importantes avec l'Algérie, notamment dans le domaine énergétique. La solution de la crise libyenne est, donc, onusienne, selon le président du Conseil des ministres italien. C'est l'idée qui apparaît, à travers la réponse qu'il a donnée à une question relative à l'assainissement de la situation en Libye, après l'intervention désastreuse des forces atlantiques, sous l'impulsion de la France. «Aujourd'hui, la situation est très difficile en Libye, on est prêt à travailler sous l'égide des instances onusiennes et chercher la paix avec toutes les parties en conflit,» a déclaré Matteo Renzi, dans une conférence de presse qu'il a animée, hier, conjointement, avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, au siège du Premier ministère. Le responsable italien explique son idée en déclarant que «nous sommes, absolument, déterminés à travailler sur un projet international, dans cette direction.» Cette dernière précision, il l'a donnée lorsqu'il lui a été demandé ce qu'il pensait de l'idée du dialogue avec toutes les parties libyennes, encouragée et menée par l'Algérie. Le président du Conseil des ministres italien a mis, en avant, la volonté de son pays d'être aux côtés de la Libye, un pays avec lequel il est lié par l'histoire, en répétant que «l'Italie est le seul pays européen qui a une ambassade ouverte à Tripoli.» Parce qu'a-t-il dit, «nous pensons que nous devons travailler avec beaucoup de détermination avec les pays les plus proches, en faveur de la paix et de la prospérité.» Ceci étant dit, Matteo Renzi avoue que, ces dernières années «on est très occupé en Italie, en premier, par les Libyens qui émigrent vers notre pays et qui constituent 92% des émigrés clandestins, on doit gérer le présent et non parler du passé.» Il estime, alors, qu' «on doit avoir l'intelligence de mettre un terme à cette situation dangereuse». A une question relative à «la réticence qu'a l'Italie pour s'engager, en Algérie, dans des projets de grande envergure, comme l'industrie automobile», le président du Conseil des ministres italien a répondu : «réticence ? Pas vraiment, parce que la nécessité pour l'Italie est d'être plus présente en Algérie, c'est la raison pour laquelle je suis là.» Il confortera ses propos en rappelant «les nombreuses visites officielles de responsables italiens, en Algérie, qui est un signal fort pour être plus offensif.» Il pense, ainsi, qu'«on doit regarder avec beaucoup d'intérêt ce partenariat, d'autant que nous avons beaucoup de possibilités dans d'autres secteurs que l'automobile.» «IL FAUT QUE NOS RELATIONS S'AMELIORENT AVEC L'UE» Le Premier ministre a, avant lui, dit qu'«on affirme avec force que nos relations bilatérales sont très bonnes du côté économique, nos exportations vers l'Italie sont importantes.» Abdelmalek Sellal a fait savoir qu'«on s'est entendu pour qu'on soutienne cet élan de coopération auquel on a fixé des priorités, dans le cadre d'un partenariat dans l'Agriculture, l'Energie, l'Industrie, le Tourisme ( )» Partenariat qui sera discuté, à la fin du 1er semestre 2015 à Rome, période à laquelle se tiendra, selon lui, la Commission mixte algéro-italienne. Il sera question, aussi, a-t-il dit «d'évaluer ce que nous avons fait, ensemble, notamment, nos nombreux projets dans les différents secteurs, y compris dans celui de la Défense nationale.» Du côté politique, le Premier ministre a fait état «d'échanges d'avis et d'analyse», entre lui et le président du Conseil des ministres italien «sur plusieurs questions d'intérêt commun et sur lesquelles nous avons vu que nous avions les mêmes positions et analyses, entre autres, celles relatives à la Libye, la Tunisie et d'autres régions.» Contrairement à ce qui a été avancé par Renzi, Sellal a affirmé que «l'Italie a salué les efforts de l'Algérie pour ce qui se passe en Tunisie, en Libye et au Mali.» Le Premier ministre n'a pas raté l'occasion pour revendiquer «de meilleures relations » avec l'Union européenne. Il appelle à ce que «nos relations avec l'UE s'améliorent» et note que l'Italie qui en prendra la présidence, ce janvier 2015, «promet d'aider l'Algérie dans plusieurs dossiers qui la lient à l'UE.» Pour lui «l'Italie est pour l'Algérie, un partenaire puissant.» Les deux pays se sont, aussi, entendus, selon lui, pour que «notre partenariat dans l'Energie devienne plus important pour le bien de nos deux peuples.» «LA RELATION ENTRE L'ALGERIE ET L'UE EST IMPORTANTE» Le président du Conseil des ministres italien n'en disconvient pas, puisque il soutient que «notre relation peut être stratégique dans le nouvel ordre mondial, dans lequel nous vivons.» D'autant qu'il pense que «la Méditerranée, c'est le cœur entre l'Europe et l'Afrique, on a décidé d'y travailler, avec beaucoup de détermination, lorsque nous prendrons, en 2015, la présidence de l'UE, notamment pour ce qui est de la Défense dans le futur et de la Géostratégie ( ).» Matteo Renzi revient sur la situation «les difficultés et le terrorisme que nous avons en Libye», pour souligner, encore, que «nous exprimons la nécessité pour l'Europe de regarder, avec plus d'attention, l'Afrique en général et l'Algérie en particulier pour ce qui est du présent et du futur.» Il pense que «la relation entre l'Algérie et l'UE est importante.» Mais au regard du froid qui s'est installé, ces derniers temps, entre les deux parties, il avoue, sans y faire référence, que «les institutions européennes sont difficiles à comprendre pour nous-mêmes Européens.» Cependant, «nous devons travailler, ensemble, avec toutes ces institutions pour avoir un regard différent sur la Méditerranée, une attention pour le développement économique mais aussi pour l'amitié.» Il rappelle, quand même, que «ces dernières années, l'Europe a perdu cette attention pour la Méditerranée parce qu'elle a regardé plus vers l'Est et de 15, ses membres sont passés à 28, c'est, certes, un message d'espoir mais nous ne devons pas oublier la Méditerranée et l'Algérie, parce que la coopération dans beaucoup de secteurs est très importante pour nous, notamment dans le secteur énergétique, l'Algérie a beaucoup donné de ressources énergétiques à l'Europe.» Matteo Renzi pense à des relations plus proches avec «les étudiants, les universitaires, la société civile, les jeunes en général, c'est très intéressant d'investir, par exemple, dans la formation, en matière de technologies modernes.» Interrogé sur la finalité à donner au partenariat entre le groupe Cevital et une entreprise italienne, dans le domaine de la sidérurgie, le responsable italien a noté qu' «il est, encore, à la phase des formalités.» Sans plus.