Le ministre du Commerce, Amara Benyounès, a donné son accord pour la révision du fonctionnement de la Chambre algérienne de Commerce et de l'Industrie (CACI). Il a précisé qu'un chantier sera ouvert pour redéfinir les missions des élus, mais il a bien précisé qu'il est hors de question que l'Etat abandonne ses prérogatives au sein de cette organisation. «La CACI est une organisation mixte, c'est un intermédiaire entre l'Administration, les commerçants et les opérateurs économiques » a-t-il précisé. Le ministre a invité, hier , en marge de la tenue de l'assemblée ordinaire de la CACI , à l'hôtel Aurassi, les membres de la CACI qui veulent une totale autonomie, à joindre les organisations indépendantes tel que le FCE. Il a, également remis en cause le dynamisme d'une dizaine de commissions que compte la Chambre de Commerce. «Ces commissions doivent travailler davantage, elle doivent s'adresser à l'Administration par des propositions et des plans d'action», a-t-il recommandé. Mais, cette dynamique ne peut être atteinte que par la révision des statuts et de certains mécanismes qui régissent le fonctionnement de la CACI. Autrement dit, pour que la CACI puisse se repositionner comme une force de proposition crédible et une plate-forme attractive, vis-à-vis des pouvoirs publics et de ces adhérents, « il faut redéfinir les missions de la CACI et donner plus de prérogatives à ces élus pour cogérer avec l'Administration », selon, le président de la Chambre de Commerce algérienne Mohamed Laid Benamor. «ON N'IMPORTE PAS LE KIWI ET LES PRODUITS SUPERFLUS» Le ministre du Commerce a affirmé que l'Algérie vit, aujourd'hui, dans une situation économique particulière due à la chute des prix du pétrole. Pour Benyounes, notre problème majeur, aujourd'hui, ne réside pas dans l'importation, mais dans le fait que nous n'avons pas une offre d'exportation. Il précise, encore, que l'Algérie n'a pas de professionnels, ni dans l'importation, ni dans l'exportation. Il ouvre une parenthèse pour faire une mise au point à ceux qui disent, notamment à travers la presse, que l'Algérie jette des devises par la fenêtre en important du kiwi et des produits alimentaires superflus. Et d'affirmer, que les pouvoirs publics n'importent pas ce genre de produits. Pour illustrer ses propos, le ministre s'est référé à la structure des importations, en affirmant que la facture de l'importation est de 60 milliards de dollars dont 62% pour les matières premières et équipements alors que l'importation des produits alimentaires est de 9,5 milliards de dollars dont 90% sont des produits de première nécessité, à savoir : le blé , le lait , le sucre et l'huile. Il a affirme, dans le même sens, qu'il est impossible, aujourd'hui, de donner, des réponses administratives à des problèmes d'ordre économique. La solution donc, selon Amara Benyounés, est purement économique. Le ministre n'a pas évoqué des mesures pour rationaliser ou réguler les importations, mais il a évoqué la nécessité de lancer une large campagne nationale pour sensibiliser les Algériens à consommer algérien. « Il faut convaincre les Algériens que s'ils consomment des produits locaux, ils sauveront des entreprises et préserveront des emplois », a-t-il précisé. Justement, et par rapport, aux emplois, le ministre a précisé que, dorénavant, les véritables emplois doivent être créés dans la sphère économique et dans l'entreprise. Le ministre enchaîne pour préciser que l'Algérie ne pourra pas défendre mieux sa production locale alors qu'elle est en dehors de l'OMC. Le chef du département du Commerce rassure que les engagements de l'Algérie auprès de certaines Organisations internationales n'empêchaient pas de protéger l'économie nationale. Il poursuit: « on ne va pas brader les intérêts économiques du pays ». Et d'affirmer que l'Algérie est souveraine. « Personne ne peut nous imposer d'importer tel ou tel produit, nous mettrons des barrières pour protéger notre production ». Il cite l'Argentine, membre de l'OMC qui a imposé 70 barrières pour protéger ses produits. Benyounès, qui a affirmé que les pouvoirs publics n'importent que les produits nécessaires, la matière première et les biens et équipements, s'interroge « qu'est-ce qu'on n'a pas importé ? ». Et de préciser qu'il il est, totalement, faux de dire que si on va à l'OMC, le pays sera ouvert à tout. Mohamed Laid Benamor, président de la CACI est revenu, dans son allocution, sur la nécessité d'encadrer le secteur informel et de lutter contre l'évasion fiscale. Il a repris les chiffres annoncés par le ministre chargé des Relations avec le Parlement Khelil Mahi, qui avait évalué le montant de l'évasion fiscale à 5.000 milliards de dinars soit 40 milliards de dollars. Le président de la CACI a affirmé dans ce sens, qu'il est nécessaire de renforcer le contrôle, en précisant que si on arrive à récupérer, ne serait-ce que la moitié de cette évasion fiscale « 20 milliards de dollars, on pourra les injecter dans le développement des PME-PMI ».