Les travailleurs du siège central de la mairie de Constantine se sont rassemblés, hier matin, devant le bâtiment de l'hôtel de ville en soutien à leur administration et pour exiger de la SDE de mettre fin à la coupure de courant dont ils souffrent depuis plus de cinq jours maintenant. « Venant de la part d'une entreprise publique, c'est un comportement pour le moins condamnable parce qu'il pénalise en premier lieu le citoyen, l'administré. Une coupure de courant aussi longue pour une mairie de la taille de celle de Constantine, la troisième ville du pays, et qui plus est se poursuit pour le cinquième jour consécutif, est totalement inadmissible. Aujourd'hui, c'est au tour des travailleurs du siège central de s'exprimer pour dire leur ras-le-bol de cette situation qui, avec les citoyens bien sûr, les touche au plus profond d'eux-mêmes en les empêchant de travailler et en les laissant exposés au froid et à l'obscurité ». Et d'annoncer que quelques minutes plutôt, une employée du service du personnel, qui a eu un malaise, a été évacuée d'urgence par le SAMU sur le CHU de Constantine. Le fait a été confirmé par les deux représentants syndicaux de l'Ugta et du Snapap, MM. Sehali et Mansouri, qui, pour une fois, se sont retrouvés aux côtés du maire pour l'épauler dans cette épreuve. Voyant sa position renforcée par cette solidarité émanant du partenaire social, le P/APC de Constantine nous déclara sans ambages qu'il allait « saisir officiellement les autorités supérieures pour leur demander d'intervenir pour relever de son poste le directeur de la Société de distribution de l'électricité et du gaz de Constantine (SDE), responsable de cette situation. Il faut savoir qu'il n'a cessé, depuis une année, de menacer l'APC de ses foudres et, avant ce jour, il nous a adressé cinq mises en demeure. Pourtant, l'administration de la mairie s'est acquittée totalement des factures de consommation de courant. Cette affaire est allée en justice et, dernièrement, cette dernière a donné gain de cause. Alors pourquoi cet acharnement de la SDE ? ». Relayant le P/APC, les délégués syndicaux se sont mis à décrire la situation difficile dans laquelle se trouvent les démembrements de la commune située au niveau central et dans les secteurs urbains. « Tout est bloqué, commença le secrétaire du Snapap, M. Mansouri. A commencer par la paie des 4.000 travailleurs de la commune. Et si la situation ne se débloque pas, les travailleurs menacent de se mettre en grève à partir de dimanche prochain. Et ce sera alors au directeur de la SDE de prendre ses responsabilités ». Et c'est au tour du secrétaire de la section syndicale de l'Ugta de déclarer qu'il s'agit aujourd'hui d'un sit-in de soutien à l'administration et au P/APC. C'est une position de principe que nous avons voulu exprimer. Les travailleur sont été touchés dans leur intégrité et dans leur dignité, à tel point que les travailleurs du service de l'hygiène ont proposé de fermer le siège de la SDE par les camions de ramassage des ordures. Mais nous les avons empêchés. Il y a un risque de dérapage ». Et de citer ensuite le nombre de services en panne par manque de courant électrique : l'état-civil, y compris les réseaux national et international, et tout ce qui fonctionne au courant électrique. Sans compter la régie municipale qui verse les primes et allocations aux handicapés. Un moment, le maire a voulu se mettre à la tête des travailleurs de la mairie pour tenter une marche jusqu'au siège de la SDE à Bab El-Kantara. Il a ordonné la confection de banderoles, mais il fut vite stoppé par des instructions venant du cabinet du wali. A la fin, les syndicats sont revenus seuls au-devant de la scène pour menacer que «si d'ici dimanche, la situation ne se débloque pas, ils allaient déclencher, de concert, une grève générale». Ce disant, ils ont fait savoir à la cantonade que l'Ugta et le Snapap de la mairie «travailleront désormais la main dans la main lorsque l'intérêt des travailleurs est en jeu».