Le nombre d'exclus, annuellement, de l'école augmente chaque année, en dépit de la démarche des pouvoirs publics, relative à l'application de la réforme du système éducatif qui essaie de parer aux lacunes existantes. A Oran, certaines statistiques indiquent une moyenne de déperdition de 20 élèves, par an, pour un seul établissement du cycle moyen. Les chiffres relatifs à l'échec scolaire figurent parmi les secrets les mieux gardés de la tutelle. Toutefois, nul n'ignore que l'échec scolaire, en Algérie, est une réalité amère. Nombreux sont les élèves qui quittent les bancs des écoles, à un âgé précoce et le nombre des élèves qui redoublent est plus important. Selon une enseignante du cycle moyen, à Hai Essabah, durant le 1er trimestre 2014/2015, une dizaine d'élèves ont quitté l'établissement. La déperdition scolaire n'épargne aucun établissement et touche, tous les paliers de l'Enseignement et en particulier le Moyen. Des chiffres qui montrent, clairement, que la situation n'est guère reluisante et que la déperdition scolaire devient, de plus en plus, un problème sérieux dont les conséquences constituent une vraie bombe à retardement qui nécessite une urgente prise en charge. Pour le palier primaire de nombreux élèves, notamment les filles des régions enclavées, ont été contraintes, par la force des choses, à quitter les bancs de l'école, car le père souvent en chômage est dépourvu des moyens lui permettant de prendre en charge la scolarité de sa progéniture. Malgré les efforts consentis par le ministère de l'Education, pour assurer une scolarité massive et gratuite aux différentes couches sociales, notamment celles démunies, conformément aux textes et lois en vigueur, la scolarité demeure, en-deçà, des attentes des pouvoirs publics, notamment pour la tranche d'âges des 16 à 19 ans. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit a indiqué que la déperdition scolaire, durant l'année scolaire 2013-2014, avait touché 1,67% de garçons pour le cycle primaire et 11,86% pour le cycle moyen contre 1,43 % chez les filles au primaire et 7,22% au moyen. Selon la Fondation nationale pour la promotion de la Santé et le Développement de la recherche (Forem), la déperdition scolaire est un facteur favorisant la violence. Le Forem fait état de quelque 100.000 déperditions scolaires (des moins de 11 ans), en Algérie annuellement. Pour les CEM, ce chiffre est parfois le double. Aussi, le secteur de l'Education médite sur les solutions qui sont, à même d'inciter, les scolarisés à prendre leurs études au sérieux, a-t-elle dit, soulignant la nécessité d'accorder une plus grande importance à la formation des enseignants et des inspecteurs, notamment dans le cycle obligatoire. Mme Benghebrit a affirmé dans ce cadre que le secteur de l'Education mettra, également, l'accent sur la Recherche scientifique, à travers la révision des statuts de l'Institut national de Recherches en Education, du mode d'évaluation des élèves, de la nature des examens nationaux et du système d'orientation, en revalorisant le travail des conseillers à l'Orientation. Toutefois la sonnette d'alarme a, à maintes reprises, été tirée par les spécialistes qui ont insisté sur le fait que le phénomène s'est, sensiblement, accru durant les 3 dernières années, ayant précédé la réforme. Un échec qui a, en tout cas, largement contribué à grossir le rang des 11% d'analphabètes existants. Attitude négative envers l'Education, absence de motivation, répulsion au contact avec les différents aspects de la vie scolaire (l'enseignant, les programmes, les camarades ), problèmes socio-économiques tels sont les arguments avancés par ceux qui ont, volontairement ou pas, quitté les bancs de l'école. Quel que soit le cas de figure, la déperdition scolaire est un phénomène qui doit interpeller la société.