Les deux initiatives politiques que l'on doit pour la première au FFS, et à la CNLTD pour la seconde, ont incontestablement sorti le landernau politico-partisan de sa léthargie. Sollicitée par l'un et l'autre promoteur de ces initiatives à se prononcer sur elles, la classe politique s'agite et polémique comme cela ne lui est pas arrivé depuis longtemps. Mais il faut bien l'admettre toutefois que l'intérêt suscité par l'une et l'autre reste confiné à ce milieu. Les citoyens n'ont pas démontré jusqu'à preuve du contraire qu'ils s'intéressent à ce que les démarches du FFS ou de la CNTLD visent à réaliser. Il n'y a pas en effet grand monde lambda aux rencontres et autres actions de proximité que les deux camps organisent pour faire connaître leurs projets et objectifs. Et c'est là le talon d'Achille pour autant du FFS que la CNTLD qui peinent à rassembler sur leurs projets d'autres acteurs que les états-majors partisans ou des personnalités n'y apportant que leur seule individualité. Quelle chance d'aboutissement auront leurs démarches si elles ne suscitent pas l'adhésion populaire et une implication réelle de la société civile ? A un consensus national ou à une transition démocratique, il ne suffit pas celles des seuls états-majors et appareils partisans. A ceux qui les prônent, il faut au préalable et impérativement prouver qu'ils bénéficient d'une telle adhésion et implication qui ferait admettre que leurs projets sont à l'unisson de l'attente et de la demande populaire. Depuis qu'il a lancé sa proposition d'une conférence nationale du consensus, le FFS n'a pas ménagé ses efforts dans le but de se faire entendre par les citoyens et cela par des rencontres d'explication que sa direction nationale anime à travers le territoire national. Avec plus ou moins de réussite ici ou là. La CNLTD confrontée à la même obligation de démontrer que son projet de transition démocratique ne laisse pas indifférents les citoyens a, elle, opté pour plus fort, l'organisation de marches et de soutiens à son initiative le même jour, à savoir le 24 février, à travers les 48 wilayas du pays. Le pouvoir qui s'est déclaré non concerné par l'initiative du FFS et radicalement opposé à celle de la CNTLD suit sans aucun doute très attentivement les actions entreprises par l'un et l'autre pour tenter de susciter l'intérêt et l'engagement citoyen. Pour lui, le succès qu'ils pourraient engranger par leurs efforts vaudrait signal qu'ils sont parvenus à faire bouger les lignes du rapport de force politique qui lui a permis de se prévaloir de l'appui populaire au maintien du statu quo et donc du rejet citoyen du changement que préconisent aussi bien le FFS que la CNLTD. C'est peu dire par conséquent que la conférence nationale du consensus à laquelle s'active le FFS et la transition démocratique voulue par la CNLTD ne s'imposeront à ce pouvoir qu'au constat qu'elles ne sont pas portées uniquement pas leurs initiateurs et la chapelle politique qu'ils représentent mais par un mouvement populaire large et déterminé montrant qu'il se les a appropriées.