L'ancien président américain Bill Clinton avait offert, en 2008, de soumettre les activités de sa fondation la «William J. Clinton Foundation» à un examen éthique et d'identifier les donateurs de sa fondation, si sa femme, Hillary, devient secrétaire d'Etat. L'intérêt est d'apaiser les inquiétudes de la Maison Blanche concernant de possibles conflits d'intérêts, si Hillary Clinton est choisie pour mener la diplomatie américaine. Si Bill Clinton a accepté de rendre publics tous les noms des nouveaux donateurs à sa fondation, le demi-million de dollars versé par l'Algérie, en 2010, alors que Hillary était à la tête des Affaires étrangères américaines, depuis 2009, risque de porter un sérieux coup, à la suite de la carrière politique de sa femme, probablement candidate à l'investiture démocrate à la prochaine élection présidentielle américaine. Et pour cause, les Républicains soupçonnent que ces 500.000 dollars transférés à la fondation Clinton ont coïncidé avec une augmentation du nombre de visites de lobbyistes algériens, à Washington. Un lobbying qu'on dit lié aux questions des Droits de l'homme et aux relations entre l'Algérie et les USA, selon le Washington Post'. Il n'en fallait pas plus aux Républicains qui ont crié au «conflit d'intérêt» à propos des dons de l'Algérie et d'autres gouvernements étrangers, exigeant que l'argent soit retourné. Le parti républicain insiste et affirme que cette affaire montre que Mme Clinton pourrait être influencée par des donateurs étrangers si elle était élue à la Maison Blanche, en 2016. Même si le don algérien n'a pas été sollicité, selon la ligne de défense de la fondation, il n'en demeure pas moins qu'il a correspondu, selon le Washington Post', à un «pic» dans les dépenses du lobby algérien, auprès de Washington, pour atteindre 422.097 dollars, selon les documents déposés, en vertu de la loi sur la Foreign Agents Registration' (FARA). La Sunlight Foundation, une ONG américaine, pointe du doigt l'accroissement des rencontres au département d'Etat, dont des responsables de haut niveau, organisées par les lobbyistes du pays, alors que la moyenne annuelle de ces visites n'est pas significative. Le journal américain rappelle que le rapport du département d'Etat sur les Droits de l'homme, de 2010, notait que les principaux problèmes, en Algérie, résident dans les «restrictions à la liberté de réunion et d'association» et évoque une «corruption généralisée et un manque de transparence». Pour sa part, la fondation Clinton a reconnu, ce mercredi, avoir accepté des millions de dollars de sept gouvernements étrangers, tandis que Hillary Clinton était secrétaire d'Etat, y compris une donation qui a violé l'accord de l'éthique de la fondation avec l'administration Obama'. La plupart de ces contributions ont été rendues possibles grâce à des exceptions écrites, prévues dans l'accord avec l'administration Obama' qui a introduit des limites aux dons des gouvernements étrangers, dans le souci d'éviter que des pays étrangers puissent utiliser les dons destinés à la Fondation comme un moyen de pression sur Washington. L'accord permettant à des gouvernements qui avaient fait des dons à la fondation, avant l'accession de Mme Clinton au département d'Etat, de continuer à le faire, à un même niveau. Mais les responsables de la fondation ont reconnu qu'ils auraient dû demander l'approbation du bureau d'éthique du département d'Etat concernant le don algérien. Dans une déclaration à Fox News', la fondation a reconnu avoir reçu une donation, non sollicitée de 500.000 dollars, à son fonds de secours après le séisme, en Haïti, du gouvernement algérien en 2010. La fondation explique que la totalité du montant de la contribution de l'Algérie a été distribuée, à titre d'aide, en Haïti. Rappelons que dans son livre «Hard Choices» publié ,en 2014, Hillary Clinton raconte qu'en octobre 2012, lors de sa rencontre avec Bouteflika, à Alger, elle avait abordé l'appel d'offres auquel General Electric' avait répondu pour la fourniture de turbines pour Sonelgaz. En 2013, le groupe algérien attribuait un contrat de 2 milliards de dollars à General Electric' pour la fourniture de turbines à gaz pour des centrales électriques.