« Au cours des visites inopinées que j'effectue chaque nuit dans les services, j'ai découvert avec consternation que des SDF avaient élu domicile au service des urgences chirurgicales où ils viennent pour passer la nuit au chaud. Et cette situation dure depuis presque 11 ans sans qu'aucun responsable ne s'en soit inquiété ou offusqué», nous a révélé hier le directeur général du Centre hospitalo-universitaire de Constantine, M. Djameleddine Benissad. «Ce genre d'anomalies qui ont fait de ce service et de beaucoup d'autres de véritables capharnaüms et des refuges pour marginaux ne doivent plus être tolérées dans notre établissement», a fermement signifié ce responsable. Et ce dernier de nous indiquer que la situation des services des urgences a été parmi les points importants qui ont été mis sur le tapis et discuté par le conseil d'administration du CHU qui s'est réuni dans la journée de mardi dernier. Contacté hier, le nouveau directeur général du CHUC a reconnu «l'urgence et la nécessité de remédier» à une situation qui, selon lui, n'a que trop duré. «Il faut apporter beaucoup d'amélioration à ce secteur, ceci d'autant plus que les urgences médicales et chirurgicales figurent parmi les 24 points définis et communiqués par le ministre de la Santé et de la Population aux directeurs des structures hospitalières du pays pour application», a considéré notre interlocuteur. Et celui-ci d'annoncer que son administration a commencé par renforcer le système de sécurité en portant à 16 le nombre des agents affectés aux services des urgences chirurgicales où, par ailleurs, il a été constaté un manque flagrant de matériels, tels que les aspirateurs, les appareils d'échographie et l'instrumentation. A ce niveau aussi, le DG de l'hôpital compte apporter des améliorations dans les prestations en renforçant le personnel administratif et médical et lancer des travaux de modifications dans les locaux qui seront réaménagés selon les normes requises. Ces modifications vont toucher d'une façon spéciale les salles d'attente et les blocs opératoires pour offrir de meilleures conditions d'accueil aux malades et à leurs accompagnateurs. «Le personnel médical et paramédical qui travaille dans des conditions vraiment difficiles et dangereuses quelques fois, sera sécurisé», a assuré M. Benissad. Il citera plus spécialement le personnel féminin auquel il a promis qu'il pourra travailler désormais dans la quiétude et ne plus se sentir abandonné. Il dira à ce sujet que depuis qu'il a saisi les autorités judiciaires, les rondes de nuit de la sûreté urbaine sont devenues plus fréquentes, que l'agression a diminué. «Et nous sommes tout à fait satisfaits que la sécurité commence à revenir dans les services des urgences, surtout de nuit», a conclu le DG du CHUC visiblement satisfait.