La révision du PDAU du Groupement d'Oran a été différemment appréciée, mercredi, à l'hémicycle. Si on devait schématiser le débat qui a suivi l'exposé du BET public URBOR, on le présenterait sous forme d'un dipôle: les professionnels de l'urbanisme, d'une part, et les académiciens, de l'autre. Or, le mérite indéniable de cet instrument de planification, c'est le fait qu'il vient de mobiliser un portefeuille foncier de 3.200 hectares, dans un contexte local de raréfaction d'espace pour les besoins du développement et de l'expansion de la cité. Les idéalistes et autres platoniciens parmi les intervenants qui, dans leurs analyses critiques à l'égard du document mis au point par le Centre d'études et de réalisation en urbanisme d'Oran né de la restructuration organique du CNERU en 1983, ne semblaient pas assez connaître la complexité des mécanismes de production et d'appropriation de l'espace, encore moins la priorité de dénicher des poches foncières urbanisables çà et là ainsi que la forte pression qui pèse de tout son poids sur les pouvoirs publics -locaux, en premier lieu- pour la matérialisation des différents projets de développement socioéconomique. Néanmoins, la faille -si tant est que ce terme convient ici- la plus saillante dans cette révision du plan directeur d'aménagement urbain du Groupement urbain d'Oran, version URBOR, c'est sans doute le fait de n'avoir pas intégré le futur pôle urbain projeté à Misserghine sur 1.300 ha. Le DUC de la wilaya d'Oran a sommairement expliqué que cela était simplement le fait de la chronologie: le pôle urbain de Misserghine (et non la «nouvelle ville», a-t-il mis l'accent sur cette nuance de taille) est venu après la révision du PDAU qui a démarré en 2009 dans le cadre d'une démarche nationale lancée par le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme visant au total 1.046 PDAU avec comme objectif principal de dégager des surfaces urbanisables supplémentaires, a-t-il argumenté. Dans son intervention, le wali a surtout mis l'accent sur l'importance de ce portefeuille foncier de 3.200 ha mobilisé pour répondre aux besoins du Grand projet urbain d'Oran à l'horizon 2033. Il a saisi l'opportunité de cette rencontre sur la révision du PDAU du Grand projet urbain d'Oran, qui regroupe les communes d'Oran, Bir El Djir, Sidi Chahmi, Es-Sénia et El Kerma, dans sa première phase «diagnostic, analyse et propositions d'aménagement», pour donner un aperçu global sur la stratégie d'aménagement urbain dans la métropole d'Oran, ses défis et ses problématiques. Les différentes interventions ont porté sur les actions de rattrapage à initier pour satisfaire les besoins sociaux en terme de logements, d'équipements, de services publics et autres pour faire de ce GPU l'émergence d'une véritable métropole qui doit jouer son rôle, au plan local, régional et international, au bénéfice de tous les habitants. Auparavant, le directeur technique du bureau d'études URBOR, Tahar Senouci, a mis en exergue les atouts dont dispose Oran en termes d'infrastructures (port et aéroport) et voies et moyens de communications. «LE 5E PERIPHERIQUE METAMORPHOSERA ORAN» Il est connu que la ville d'Oran a connu une croissance urbaine périphérique selon un mode d'extension radioconcentrique conçu sur la base de la formation de couronnes successives selon la chronologie de l'histoire urbaine de la ville. Ces deux dernières décennies ont été marquées par une dynamique d'accélération du processus de formation de la 3e et 4e couronnes périphériques (et bientôt le 5e boulevard périphérique, en voie de réalisation et qui, selon le wali, va métamorphoser Oran) qui résultent de modes de production urbaine différenciés. Cette phase première de la démarche de révision du PDAU a donc consisté à établir un diagnostic pertinent sur le plan physique, urbanistique, fonctionnel, socioéconomique , avec détermination des atouts et des contraintes des sites étudiés au niveau du secteur urbanisé, c'est-à-dire tissus urbains existants et à urbaniser (zone d'extension à court, moyen et long terme). Ce diagnostic devra permettre systématiquement d'aboutir à des propositions sommaires se basant sur des schémas de structures et de principe avec évaluation des implications socio-spatiales et économiques. Ces diagnostics accompagnés des variantes d'aménagement sont présentés devant le maître d'ouvrage élargis par l'ensemble des services de l'Etat et ce, à chaque niveau administratif (commune, daïra, exécutif de wilaya). La variante retenue sera détaillée à l'échelle appropriée. Ce dossier fera l'objet de la seconde phase qui, généralement, est intitulée «Proposition d'aménagement et de règlement». Cette deuxième phase est à son tour présentée au maître d'ouvrage et les secteurs impliqués et selon les problématiques des sites étudiés. Elle peut être enrichie, améliorée puis deviendra le document final provisoire soumis à l'enquête publique après 45 jours d'affichage au niveau de la mairie, gestionnaire de l'espace en question. Le document final approuvé fera l'objet d'édition. Par ailleurs et en marge de cette rencontre, le wali d'Oran a indiqué que les travaux de réalisation du Technoparc d'Oran seront lancés en juin prochain, ajoutant que le choix des entreprises pour la première tranche des travaux est en cours. Le Technoparc, qui sera édifié sur une superficie de 30 hectares à proximité du pôle universitaire de Belgaïd (Bir El Djir), est appelé à développer la création de start-up pour Oran et sa région, en plus des activités dédiées aux sociétés de PTIC.