Le géant américain de l'aéronautique Boeing veut investir en Algérie. «Il y a des projets, mais ils sont en maturation». C'est ce qu'a affirmé le président de Boeing pour l'Afrique du Nord et la Turquie, M. Bernard Dunn. Et de préciser que sa compagnie a préféré entamer des investissements pour le soutien à la communauté algérienne, qui s'est traduit concrètement, par sa collaboration avec Injaz El Djazair. L'enjeu est d'aider des étudiants algériens à explorer le monde du travail, notamment le monde entrepreneurial. Présent depuis déjà 40 années en Algérie, le constructeur américain Boeing veut donner un sens aux affaires déjà engagées en Algérie et d'autres en perspective. M. Bernard Dunn a affirmé jeudi, lors d'un atelier baptisé «Be Innovative Camp» dédié à une cinquantaine d'étudiants algériens, que l'objectif de Boeing est d'aider la compagnie nationale Air Algérie à mettre en œuvre sa stratégie de développement. Bien qu'il y ait des projets pour des contrats d'achat d'appareils Boeing dans le domaine civil et militaire, notre interlocuteur n'a pas voulu dévoiler le contenu de ces projets «envisageables ». Il précise que «ce sont des projets en discussion, c'est un peu prématuré pour en parler», a-t-il souligné. Il a cité le contrat déjà signé entre Boeing et Air Algérie pour renforcer la flotte de la compagnie nationale de 10 Boeing 737 dont deux seront combinés pour le transport de passagers et de marchandises comme avions-cargos. La livraison, rappelons-le, sera effective à partir de l'année 2016. M. Bernard Dunn a affirmé que «le marché algérien est important pour Boeing». Il précise que «le marché algérien est relativement petit, mais à fort potentiel de croissance». Et d'expliquer «car l'Algérie s'inscrit dans une région qui est en forte croissance aérospatiale». Il justifie cette donne en avançant des prévisions sur le marché africain. Notre interlocuteur précise que la région de l'Afrique va devoir former 55 000 pilotes et 62 000 techniciens divers qui soutiennent le marché. «Le monde va acheter plus de 37 000 avions dans les 20 prochaines années, la Méditerranée, l'Afrique y compris l'Algérie ainsi que le Moyen-Orient devraient se tailler une part importante de ce marché en pleine croissance ». Etant membre du conseil d'administration d'Injaz, Boeing a confirmé encore une fois son implication dans l'organisation d'un atelier d'innovation et stimulateur d'initiatives au profit des étudiants algériens, à travers Injaz El Djazair. «Une chose qui m'a toujours fasciné en Algérie, c'est le potentiel humain, des jeunes surdoués, ils ont un potentiel innovateur et créatif égale et parfois supérieur à ceux de leur niveau », a souligné le président de Boeing pour l'Afrique du Nord et la Turquie. «Je suis un cobaye de la réforme, je suis un étudiant algérien de l'école nationale polytechnique, qui a fait depuis la crèche jusqu'à l'université, l'école algérienne publique, j'ai réussi avec mon groupe composé de 23 étudiants algériens dans le programme Injaz compagnie à ouvrir une entreprise sur le marché algérien et sur le marché arabe», témoigne avec fierté Salik Chakib, rencontré en marge de l'atelier dédié à déceler le potentiel innovateur d'une cinquantaine d'étudiants algériens. «On a gagné le prix Injaz, ici en Algérie, et on a montré aussi l'esprit compétitif des étudiants algériens, sachant qu'un groupe de 20 étudiants algériens a gagné le premier prix au niveau régional en 2012», poursuit-il. «Je certifie une chose, les produits algériens ne sont pas comme les produits d'autres pays arabes, ils sont purement techniques, quelque chose qui nécessite de la maîtrise et de l'expérimentation, et on est arrivé à le faire». Il prend la défense des étudiants algériens affirmant réfuter «totalement le fait qu'on dise que les étudiants algériens ne sont pas qualifiés, je connais mieux le milieu estudiantin, les étudiants algériens sont qualifiés et peut-être plus qualifiés, malgré les pressions subies lors de leurs cursus». Et d'enchaîner: «Ils ont tout simplement besoin d'un soutien de la part de l'Etat et surtout de la part des entreprises algériennes qu'elles soient publiques ou privées ». Mme Leen Abdel Jaber, directrice d'Injaz El Djazair, a conforté les propos de Chakib en affirmant que les étudiants algériens ont des compétences inouïes, ils ont une forte motivation et une envie entrepreneuriale. Elle affirme qu'ils ont juste besoin d'apprendre pour monter ou conduire un projet. La directrice d'Injaz El Djazair a affirmé qu'un projet est déjà en cours à travers 19 universités, en Algérie. Une chance pour les étudiants pour qu'ils entreprennent leur propre projet à partir d'une idée. Ils seront accompagnés durant six mois pour monter leur projet afin de le présenter lors de la compétition nationale prévue le mois de juin prochain. Le groupe d'étudiants gagnant représentera l'Algérie lors de la compétition régionale, prévue au Sultanat d'Oman.