L'obligation d'emploi des travailleurs handicapés pour les entreprises, principe de non-discrimination, obligation de négocier des mesures relatives à l'insertion professionnelle, accessibilité généralisée, tel est le cadre législatif fixé en faveur des travailleurs handicapés en Algérie. Mais sur le terrain, la réalité est tout autre. Les entreprises refusent de recruter des personnes aux besoins spécifiques. Dans le cadre des efforts de la direction de l'action sociale envers cette catégorie de la population, 53 handicapés ont été intégrés dans des postes d'emploi à travers l'ANEM et la DAS. La loi de 2002 a beau prévoir un quota d'emplois réservés aux handicapés (1% dans chaque organisation), personne ne le respecte. Et les personnes handicapées continuent à rencontrer de grandes difficultés pour trouver un emploi ou le conserver et leur taux de chômage reste deux fois supérieur à celui de la population générale. D'autre part, dans le cadre de la lutte contre les phénomènes qui épuisent l'argent public destiné à la solidarité nationale, près 200 personnes ont été radiées des listes des bénéficiaires de l'allocation forfaitaire de solidarité (AFS), attribuée par la direction de l'action sociale aux sans revenus et personnes âgées. Ces bénéficiaires illégaux ont été repérés suite à l'assainissement des listes. Les listes des bénéficiaires de l'AFS (3.000 DA par mois) comprennent près de 25.000. Ces personnes, qui ne remplissaient pas les conditions légales (médicales et sociales) telles qu'exigées par la commission d'expertise, auraient usé de toutes les magouilles pour bénéficier des avantages offerts par l'Etat à cette frange de la population. L'allocation forfaitaire de solidarité (AFS) est attribuée en effet aux personnes de plus de 60 ans et sans ressources, aux personnes handicapées qui n'ont pas un handicap à 100%, aux personnes atteintes de maladies chroniques invalidantes et aux femmes veuves ou divorcées ayant à charge des enfants en bas âge, sans revenus et très démunies socialement. Aussi, près de 500 faux handicapés ont été recensés. Le recensement de ces faux bénéficiaires débusqués a fait également apparaître que de nombreux «indus bénéficiaires» ont obtenu illégalement des cartes pour le transport gratuit des personnes handicapées. En 2011, les «enquêtes minutieuses» menées par l'ADS sur les listes de bénéficiaires de l'indemnité d'activité d'intérêt général (IAIG) ont dévoilé près de 1.086 faux bénéficiaires sur un total de 2.849, au niveau de la wilaya. Ces jeunes reçoivent une indemnité de 3.000 dinars. Cette indemnité mensuelle est versée aux jeunes chômeurs âgés entre 18 et 40 ans. Auparavant, le ministère de la Solidarité a révélé la possibilité d'engager des poursuites judiciaires à l'encontre de ces personnes. Ajoutant qu'il y a eu déjà des cas de poursuites au niveau de la justice. La tutelle a également donné «des instructions fermes» au directeur de l'agence de développement social pour prendre les mesures nécessaires et préserver les fonds publics.