Le transport par tramway est fortement perturbé par un mouvement social enclenché, depuis jeudi, par les conducteurs et le personnel de sécurité. Depuis jeudi dernier, les dessertes du tramway ont été fortement perturbées. Seul un service minimum a été assuré (soit une rotation toutes les 40 minutes). Les conducteurs ainsi que les agents de sécurités ont lancé une grève illimitée pour exiger de meilleures conditions de travail. Une plateforme comprenant 15 revendications a été établie par les grévistes, dont l'augmentation salariale ainsi que la valorisation du statut des travailleurs de la Setram. «On nous méprise, et on nous voit de haut, cela n'est plus tenable, nous a raconté un gréviste. On fait des heures supplémentaires sans être pour autant rémunérés. Depuis décembre dernier, on ne touche même plus les primes de rendement. Voyez-vous, on est obligés de se lever à 2h30 du matin pour être à l'heure au boulot. Une charge de travail incroyable s'abat sur nous». Beaucoup de grévistes exigent également un contrat à durée indéterminée. «Tout récemment, 8 de nos collègues, travaillant en CDD, ont été mis à la porte à la fin de leur contrat. Cela est injuste». En outre, les travailleurs réclament la perception d'un 13ème mois. De son côté, l'administration, auprès de qui nous nous sommes également rapproché, a déclaré que cette grève était illégale, et qu'au final, ce sera les usagers qui en pâtiront. «Il n'y a pas eu de préavis de grève, la section syndicale n'a pas joué son rôle», nous expliquera M. Riad, le responsable de la cellule de communication. Concernant les revendications exigées par les grévistes, la direction juge que certaines sont défendables, tandis que d'autres «n'ont aucun sens». «Parmi ces revendications, les grévistes exigent le départ de certains responsables de la Setram, cela est insensé.» Autre point de discorde : les conducteurs-grévistes rejettent toute idée de voir leurs heures de conduite augmenter davantage. «Mais demain, quand on augmentera l'offre de transport, les heures de conduite augmenteront de facto», nous expliquera le responsable de la communication. Actuellement, 18 rames sont en service pour assurer le transport des usagers du tramway, un chiffre qui est appelé à augmenter, pour atteindre, d'ici peu, 25 rames. Les grévistes préconisent le recrutement de nouveaux conducteurs au fur et à mesure que de nouvelles rames seront déployées, comme cela se fait d'ailleurs à Alger. «Mais ce que les travailleurs ne savent pas, Alger est une ville différente. Il s'agit d'une ligne différente de celle d'Oran. La ligne d'Alger a ses propres spécificités». On a appris enfin qu'une réunion s'est tenue jeudi dernier, en présence de la direction du tramway d'Oran, de la section syndicale des travailleurs, de la direction des transports et des autorités locales, au cours de laquelle toutes les revendications des grévistes ont été débattues.