Nous voici au stade des demi-finales où on retrouve quatre grosses cylindrées, même si des observateurs considèrent la présence de la Juventus comme une surprise. Pourquoi ? Parce que la « Vieille Dame » est restée trop longtemps hors du circuit européen. La preuve ? Avant le tirage au sort, un dessinateur a livré son œuvre du moment avec quatre féroces prédateurs rêvant de dévorer un zèbre qui, avec ses rayures noire et blanc, représentait la Juve. Tous rêvaient donc de la Juventus et c'est le Real qui en a hérité. Est-ce à dire que les Madrilènes sont, d'ores et déjà, qualifiés ? Loin s'en faut, car ce serait faire fi de la glorieuse incertitude qui régit toute compétition sportive. Et, surtout, ce serait manquer de respect aux Turinois, champions pour la troisième fois consécutive, à quatre journées de la fin, laissant très loin, derrière, le trio Lazio-AS Rome- Naples, réduits à se disputer la place de dauphin, sans oublier que de grands clubs tels les deux Milan, la Fiorentina et Torino se contentent de rôles de figurants. La principale caractéristique de la Juve reste sa solidité défensive avec les expérimentés Buffon, Barzagli, Bonucci, Chiellini, Lichtsteiner et Evra, alors que les Pirlo, Vidal, Tevez, Llorente et Morata pointent, au chapitre des buteurs. En quarts de finale, la défense turinoise n'a encaissé aucun but, au terme des deux rencontres avec l'AS Monaco et un seul but lui a ouvert la porte des demi-finales. Aussi, on ne voit pas pourquoi l'entraîneur Allegri va changer une stratégie payante jusqu'à présent, tant en série A qu'en Ligue des Champions. Et pourtant, la phase aller se déroulant à Turin, il va bien falloir aller taquiner la défense du Real qui s'est avérée solide en quarts face à l'Atletico mais beaucoup moins sûre en championnat d'Espagne ave 32 buts en 35 matches. La débauche d'énergie consentie face au FC Séville, samedi dernier, va-t-elle se faire sentir ce soir ? C'est la grande inconnue de cette confrontation entre deux équipes ambitieuses. On remarquera que le coach Ancelloti s'est souvenu de ses racines italiennes, en alignant deux stoppeurs et un libero, lors des récents matches de Liga, ceci en raison de l'importance des résultats dans la course-poursuite derrière le Barça, les deux grands rivaux n'ayant droit à aucune marge d'erreur. Le salut, comme ce fut souvent le cas, pourrait venir de Cristiano Ronaldo, l'insatiable buteur qui livre un féroce duel à distance à Léo Messi, son rival en Liga et au classement du meilleur buteur. Comme on le voit, ce débat s'annonce plus équilibré et plus indécis qu'on ne croit et c'est tant mieux pour le suspense. Quant au spectacle, on espère que l'enjeu ne le renverra pas au second plan, même si c'est compréhensible à ce stade de cette compétition aux énormes retombées financières.