La SG du Parti des Travailleurs (PT), Louiza Hanoune, a affirmé, hier, lors d'une conférence de presse, tenue au siège de son parti, que la situation actuelle que vit l'Algérie est des plus graves». Elle s'inquiète d'une dérive qui va mener le pays droit au mur et au chaos. Cette dérive, constate-t-elle, est «caractérisée par un transfert de pouvoir à une oligarchie qui s'est mise, à tout prendre, pour asseoir une place dominante, dans l'échiquier. Et maintenant, cette même oligarchie veut accaparer, même, les institutions du pays». Hanoune affirme avoir averti, sur cette situation, depuis plusieurs mois, déjà «mais les oligarques, de plus en plus, puissants, marquent, toujours, des points dans leurs assauts sur les institutions de l'Etat». Les «directives» du FMI et du FCE semblent se concrétiser. Elle citera la loi de Finances complémentaire de 2015, qui traduit ces «injonctions» telles les restrictions sur les dépenses sociales, l'austérité Hanoune citera le dernier débat, à l'APN, sur l'économie de marché, organisé par le FCE. «Etrange qu'une institution soit mobilisée pour des questions qui ne relèvent pas de sa mission». Hanoune déplore, également, qu'à ce débat, se sont joints des représentants d'institutions et entreprises publiques. Cela signifie, tout simplement, pour le PT, qu'une mainmise sur les institutions est en train de s'opérer et d'imminents dangers sont à craindre. Elle avertit qu'il ne «peut-être possible de retourner en arrière», en soulignant que «la roue de l'histoire marche, toujours, en direction du meilleur ou du pire, mais elle ne recule pas comme le croient certains». Pour elle, la situation que nous vivons, «nous conduira à une somatisation». Le PT, selon elle, maintient, toujours l'option pour aller vers un «processus constituant» où les masses définiraient le projet de société, l'économie, le mode d'élection du président de la République et se prononceraient sur d'autres questions intéressant l'ensemble de la société. De toutes les façons, soutient-elle, les militants du PT ont l'intention de créer une dynamique, en se rapprochant, davantage, des populations, pour créer cette dynamique d'une constituante. Hanoune affirme que son parti a tenté cette expérience de création de comité populaire, par le passé. «Le PT, dans le contexte actuel, va redoubler d'efforts et est décidé à encadrer et à accompagner la combativité du peuple contre toutes les dérives et les décisions ruineuses pour le pays». Hanoune émet des doutes sur une lettre attribuée au président de la République, et envoyée au FLN, car selon elle, «on ne peut affirmer une chose et son contraire». «Si le président de la République était le président de tous les Algériens, il ne peut être le président d'un parti. Une situation cocasse !» Hanoune affirme, également, qu'actuellement beaucoup de choses se font au nom du président de la République. La SG du PT estime, par ailleurs, que Gaid Salah, chef d'état-major de l'ANP et vice-ministre de la Défense, à travers la lettre adressée à Saadani, a impliqué l'institution militaire et surtout le personnel qui la compose, dans une position inédite de soutien à un parti politique.