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Loin, loin… Des conférences en ligne ou WebEx
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 18 - 06 - 2015

«La vérité ne triomphe que si ses adversaires finissent par mourir». Max Planck.
De nos jours, au moins deux types de conférences scientifiques existent, des conférences dites de «présence» et des conférences «en ligne» appelées WebEx. Dans les conférences de présence, le chercheur joint l'utile à l'agréable. Il est présent sur le lieu de la conférence. Dans le second type, le conférencier, en utilisant par exemple le «Skype», peut exposer ses travaux à distance sans se déplacer au pays où a lieu la conférence. En Algérie, pays riche, les gens n'ont pas besoin de travailler de leurs mains et se consacrent à une activité commerciale, intellectuelle ou policière. Il y a de plus en plus d'universités et de plus en plus d'étudiants. Pour décrocher des doctorats, il faut qu'ils trouvent des sujets. Il y a un nombre infini de sujets car on peut disserter sur tout. Leurs thèses s'accumulent dans les bibliothèques ou leurs archives. Certains scientifiques sont d'une parfaite sincérité, et croient à la réalité du réformisme d'un nouveau genre qu'ils essayent de promouvoir. Ils prennent parfois des positions courageuses qui leur valent des rancunes profondes de la part de certains responsables. L'efficacité dans un monde anarchique, la liberté dans un monde d'oppression, la prospérité dans un monde de gêne matérielle sont des idées séduisantes. Comment évaluer la somme des travaux intellectuels d'un enseignant chercheur ? Les grandes idées ne pouvaient naître que dans l'esprit d'un seul individu.
1. Séminaire hebdomadaire, colloque et conférence. La recherche se compte par le nombre de Nobels, de médaillés Fields, du nombre d'articles publiés, de brevets d'invention déposés, du nombre de professeurs et maîtres de conférences actifs, du nombre de doctorants qui poursuivent effectivement une recherche, d'articles cités positivement dans les revues et non des articles critiqués ou cités négativement, etc. Le séminaire hebdomadaire dans un département ou une faculté fournit l'occasion de présenter les recherches, de les discuter, de les enrichir, dans un climat chaleureux et stimulant. Or, ce n'est pas le cas dans beaucoup de nos lieux de recherche.
Dans certains séminaires, les exposés tournent soit à de la complaisance flagrante, soit à un lynchage en pure et due forme. Beaucoup d'enseignants chercheurs vont en conférences à l'étranger mais leurs collègues à côté, dans leurs départements ou faculté ou université, ne savent même pas quels sont leurs intérêts scientifiques, leurs axes de recherche, quels sont leurs résultats de recherche, en exposant par exemple, dans un séminaire hebdomadaire du département ou de la faculté, avant leur départ à l'étranger ou après leur retour de l'étranger. Beaucoup d'enseignants chercheurs ont bénéficié de stages, de participations aux conférences, pendant des années mais ils n'ont fait aucun effort de persister à chercher et rechercher pour obtenir leur doctorat. Ils ont abandonné leur parcours scientifique. C'est aussi un cas d'éthique.
Soit il faut les relancer à poursuivre leur recherche ou éventuellement à rembourser ce qu'ils ont pris comme devises sans contrepartie scientifique. Parmi ces enseignants, beaucoup se procuraient chaque année des lettres d'invitation à l'étranger, en général en France, Egypte, Syrie etc. Ils obtiennent des sommes conséquentes et ne font que descendre à Roissy ou Charm El Cheikh ou…et revenir au pays quelques jours après, les poches pleines de devises. Ils n'ont jamais pu communiquer dans des conférences ou fait des articles, mais chaque année, ils sont en stage. Sans production scientifique, l'université ne doit pas leur offrir les services d'un office du tourisme.
2. Pourquoi faut-il participer aux conférences internationales ? « La recherche passionnée de la science, les congrès, les expositions ont fait plus pour la paix que tous les traités et toutes les conventions diplomatiques » [1]. Un Colloque fournit un horizon et une perspective pour les chercheurs d'un département ou d'un laboratoire. Participer à un colloque international est une occasion de voir ses travaux publiés. L'article soumis à une conférence est un état naturel dans la fin de tout processus de recherche. Il est une connaissance certifiée qui a été soumise à la critique des référés d'un comité scientifique d'une conférence ou colloque et qui a résisté à leurs objections. Les référés ou arbitres sont des spécialistes pointus dans la matière. Ce sont des scientifiques auxquels le comité de la conférence transmet une copie de l'article proposé pour décider s'il mérite ou non d'être publié. Ils cherchent la preuve, vérité, plagiat, redondance etc. Un article scientifique [2] ne se confond ni avec une libre opinion, ni avec un commentaire, un compte rendu de livre, un essai ou un bilan des connaissances. Participer aux conférences à l'étranger est une occasion pour rencontrer des chercheurs de renommée, de nouer des relations scientifiques, de se procurer des sujets de recherche en étudiant les problèmes ouverts ou les conjectures proposées lors des tables rondes qui clôturent ces événements scientifiques, etc.
Dans les participations aux conférences à l'étranger, au moins deux problèmes se posent aux chercheurs algériens et qui sont à soulever. Faute de payement à temps avant une date butoir des frais d'inscription à la conférence et l'impossibilité de transférer des devises de l'Algérie sans autorisation du ministère des Finances, les organisateurs des conférences font payer des pénalités de retard, même si on est autorisé à payer ces dits frais au moment de la conférence, on the desk. Les organisateurs des conférences remettaient en général des Actes de la conférence en papier ou sur CD. Ces Actes ou Proceedings des congrès contenaient le texte de tous les articles exposés. Certaines conférences n'impriment qu'un recueil de résumés des articles appelé Book of abstracts. Pour la soutenance du doctorat, certaines écoles et universités préfèrent des «articles de conférences internationales» que ceux de «revues scientifiques». En effet, leur argument est que si un article est accepté dans une conférence et si on l'expose, on aura affronté, par des questions et des débats, au moins l'assistance par son nombre et l'article sera sûrement vu et lu par les participants qui consultent leur Proceeding. Par contre, un article publié dans une revue disposée dans un rayon d'une bibliothèque, peut ne jamais être vu ou lu par les scientifiques. L'acceptation de l'article dans les deux cas est faite par l'examen du texte par au moins deux arbitres. La co-signature des articles est encouragée. Dans le milieu scientifique, publier des articles seul peut être négatif. Il s'interprète comme un échec d'intégration à une équipe scientifique. La CUN, les conseils scientifiques des départements, des facultés et des universités refusent de reconnaître les articles de beaucoup de revues scientifiques internationales, de renommées mondiales sous le fallacieux prétexte qu'elles ne sont pas de «renommée établie» sachant qu'aucune revue algérienne n'existe dans beaucoup de spécialités scientifiques, telles les revues de mathématiques.
3. Conférences en ligne WebEx. Faute de ne pouvoir se déplacer à une conférence, une possibilité numérique est offerte aux chercheurs, la participation à une conférence en ligne ou sur Internet ou par vidéophone. L'infrastructure de soutien pour les conférences en ligne a connu un essor extraordinaire depuis le milieu des années 1990. La vidéoconférence nécessite la présence de matériel et d'un logiciel spécifique. La conférence en ligne ne nécessite que la présence d'un logiciel, car les participants fournissent le matériel, un ordinateur. De nombreuses institutions d'enseignement mettent en ligne des vidéos de certains cours qu'elles proposent. Ce phénomène se développe dans le monde développé, et le contenu est plus important encore en anglais. Ce dont vous avez besoin : un ordinateur, un téléphone portable ou une tablette avec une connexion internet. Parfois, une connexion audio via votre ordinateur ou un téléphone et une webcam feront l'affaire. Comme l'annoncent les publicitaires, utiliser WebEx ne fait pas que vous simplifier la vie, vous faites également un geste écologique pour la planète. Moins de déplacements par avion est plus écologique. Voir, revoir, entendre, réentendre les conférences se fait à travers des Bibliothèques. La Bibliothèque met en exposition le flux continu des plus prestigieuses conférences les offrant ainsi en différé. La conférence en ligne fait partie intégrante d'une nouvelle façon de travailler. Cela permet à plus de personnes d'effectuer plus de travail en moins de temps, ce qui correspond exactement à ce dont un chercheur efficace a besoin. Elle permet aussi de collaborer avec des scientifiques n'importe où sur la planète, de les rencontrer en ligne et partager des fichiers, des informations et de l'expérience. Elle propose des solutions qui augmentent la productivité et permettent aux chercheurs de rester connectés. Elle est fournie via l'internet, prête à être utilisée lorsque vous en avez besoin. Aucun matériel spécifique nécessaire, rien à télécharger, aucune mise à jour à faire. Plus d'une centaine d'entreprises offrent des programmes qui permettent de tenir des conférences en ligne et des vidéoconférences. Il existe des logiciels gratuits, mais les fournisseurs commerciaux offrent un soutien technique plus fiable [3]. Il n'est évidemment pas nécessaire d'être très ferré en technologie pour organiser une conférence en ligne, pour y assister ou pour y présenter un exposé, mais ceux qui y participent régulièrement affirment qu'il est essentiel de pouvoir avoir recours à du soutien technique. L'organisation de conférences prend de plus en plus le virage virtuel. On peut trouver un grand nombre de conférences, cours et entretiens dans tous les domaines et venant de diverses sources, soit plusieurs centaines de vidéos dans les vidéothèques numériques de l'enseignement supérieur. On peut accéder au contenu par le biais des différentes universités numériques de régions ou bien par grandes thématiques. Des universités de pays développés mettent en ligne leurs cours et les rencontres qu'elles organisent, soit des milliers de vidéos.
Conclusion :
Les congressistes cherchent les regards, parce que sans témoins leur vie n'a plus de sens. Sait-on que 95% des articles scientifiques ne sont jamais cités dans la littérature ultérieure ? L'esprit, dit Aristote, vieillit comme le corps. Quand le feu des passions met l'université en danger, savoir de quoi elle est faite importe peu. Le secret scientifique ne pourrait être gardé longtemps à une époque où le progrès de la technologie et de la science franchissent toutes les frontières. En sciences, il faut se comporter comme au théâtre : parler un peu fort et mettre un peu de maquillage, sinon le public ne comprend pas. Ce que nous espérons est que notre industrie soit florissante, que l'agriculture produise des surplus, que la science progresse efficacement et par bonds et que la culture brille et émancipe la population.
* Universitaire
Références:
Jacques Attali. Demain qui gouvernera le Monde ? Hibr, 2011, p.155.
Michel Callon, Jean-Pierre Courtial et Hervé Penan. La scientométrie. Que sais-je ? Editions Dahlab, 1996.
http://www.bnf.fr/fr/evenements_et_culture/conferences_en_ligne.html


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