Contrairement aux viandes rouges, le prix du kilo de poulet et de poisson reste toujours tributaire des aléas climatiques. Un temps venteux fait augmenter considérablement le prix du poisson au niveau du port même, et l'on pourrait, donc, facilement calculer son prix une fois arrivé à bon port à Constantine. La canicule par contre, fait baisser d'une manière vertigineuse le prix du poulet, la volaille étant particulièrement vulnérable à la chaleur. Quelques degrés de plus ou de moins peuvent conduire à la catastrophe et les serres ne garantissent pas tout le temps ces conditions vitales. Ces derniers jours, le niveau du mercure, en continuant son ascension, a adouci quelque peu la mercuriale ; le poulet qui trônait sur ses 320 DA le kilo, depuis le début du mois de Ramadhan, a encaissé une perte de pas moins de 100 DA. «Les éleveurs, par crainte de la canicule, ont augmenté l'offre qui a dépassé largement la demande, d'où cette baisse des prix», nous a expliqué hier, un vendeur de poulet au niveau du marché Boumezzou. Hormis cette gâterie climatique, on pourrait aussi imputer cette baisse à la concurrence livrée par les stands de l'événement économique «du producteur au consommateur» organisé au siège de l'UGTA et qui ont cassé les prix. Toutefois, si le poulet a fait concession du tiers de son prix, devenant ainsi à la portée de la majorité des clients, le Gombo «G'naouia», cette petite corne verte, par contre, continue à défier les petites et moyennes bourses du haut de ses 700 DA le kilo. «J'ai attendu jusqu'à aujourd'hui pour en acheter 500 g, ma famille l'adore en sauce avec de la viande rouge mais il était hors de question de l'acheter à son prix fou de 1600 DA le kilo auquel il était proposé il y a deux semaines de cela», nous confie une dame rencontrée au marché Boumezzou hier matin. «La cueillette de ce légume qui provient de la wilaya d'Annaba, est très difficile, il se cueille un par un d'une plante très épineuse, ce qui explique son prix», lui a répondu le vendeur en essayant de donner une explication logique au prix. La réponse de la dame ne s'est pas faite attendre, « si c'était le cas, pourquoi son prix a perdu plus de sa moitié aujourd'hui ? Cette plante dont tu parles n'a plus d'épines maintenant ?», ironise la dame avant de partir, laissant le vendeur dans l'embarras devant ses clients.