La préparation de la rentrée universitaire 2015/2016 a été hier au menu d'une « Conférence nationale des universités » consacrée notamment à l'inscription et l'orientation des nouveaux bacheliers dans les meilleurs conditions possibles. Comme à la veille de chaque rentrée universitaire, les responsables du secteur affirment mordicus que tout est fin prêt pour accueillir les centaines de milliers d'étudiants. S'exprimant devant les recteurs d'universités des 48 wilayas au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le ministre Tahar Hadjar a indiqué à ce sujet que le secteur prévoit de réceptionner plus de 76.000 places pédagogiques et près de 50.000 lits, portant ainsi les capacités d'accueil globales à près de 1,316 million de places pédagogiques et 677.000 lits dans tout le pays. Le ministre s'est, par ailleurs, félicité de la solidarité universitaire qui a permis de pallier aux insuffisances ou retards de réception de certaines infrastructures pédagogiques et d'œuvres universitaires. Pour cette année, il est utile de rappeler que les universités algériennes accueillent plus de 360.000 nouveaux bacheliers contre 220.000 en 2014, soit une augmentation de plus de 60%. Le manque de places dans certaines universités sera comblé grâce à la mutualisation des moyens dont disposent d'autres universités mieux loties. Evoquant le système LMD dont l'entrée en vigueur remonte à 11 années, le ministre de l'Enseignement supérieur a estimé que cette expérience mérite qu'on s'y arrête pour l'évaluation du chemin parcouru. Visiblement satisfait de l'amélioration des conditions d'hébergement, le ministre nourrit toutefois l'espoir d'arriver à offrir une chambre pour chaque étudiant. Il soulignera à cet effet que des mesures urgentes doivent être prises pour améliorer les conditions de vie de l'étudiant au sein des résidences. Il affirme à cet égard que les conditions d'hygiène, la prise en charge optimale de la santé universitaire et de la sécurité de l'étudiant par des actions préventives et de sensibilisation. Il a recommandé en ce sens également une « forte coordination » entre l'action des responsables des établissements pédagogiques et ceux en charge des œuvres universitaires tout en suggérant la formation des cadres et personnels. Hadjar n'a pas manqué de souligner que les campus universitaires doivent servir d'espace culturel, scientifique et sportif afin de participer à l'épanouissement de l'étudiant. Abordant l'Académie des sciences et des technologies d'Algérie (Asta), le ministre s'est réjoui du processus adopté pour la sélection des membres de son noyau fondateur. Ce dernier est composé de 40 membres exerçant en Algérie et six autres relevant de la communauté scientifique algérienne à l'étranger et où l'élément féminin est présent à hauteur de 25 % (onze membres). Le jury international était composé de douze membres relevant de six académies prestigieuses dans le monde : France, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Suède et Allemagne. Le nouveau ministre prône par ailleurs le dialogue et affirme qu'il n'accordera pour sa part aucun crédit pour les « lettres anonymes » qui lui parviennent concernant la gestion de certains responsables du secteur, rejoignant ainsi la nouvelle politique prônée par le Premier ministre, Abdelamalek Sellal, qui ne rate aucune occasion pour affirmer que les cadres de l'Etat seront protégés alors qu'ils étaient voués aux gémonies par le même gouvernement durant ces dernières années.