Par des températures frôlant les 45 °C ces derniers jours, le directeur du barrage de Benkhada dans la commune de Mechraâ Sfa, le plus grand de la wilaya, multiplie les appels de sensibilisation sur les ondes de la radio locale, à l'adresse des jeunes qui affluent nombreux vers ce barrage pour piquer une tête. Inconscients du danger mortel vu les risques de noyade, des jeunes, très nombreux, fuyant des températures caniculaires, se rendent, chaque jour, au barrage de Benkhada à 40 kilomètres du chef-lieu. Depuis l'été 2012, une dizaine de jeunes ont péri dans ce barrage. En dépit des campagnes de sensibilisation et des appels lancés par la Protection civile à l'adresse des jeunes les invitant à prendre conscience du danger de ces « bassins de la mort », des jeunes et moins jeunes, très nombreux, continuent à se rendre à ces endroits, notamment dans les zones rurales ne disposant pas de piscine ou d'infrastructures adéquates pour passer paisiblement et dans la fraîcheur leur temps. Extrêmement dangereux en raison de la vase qui piège le baigneur, l'attirant vers les profondeurs, le barrage de Benkhada est envahi chaque jour, malgré les efforts des agents de sécurité qui empêchent l'accès à cette vaste étendue d'eau, plus de 40 millions de m3 d'eau. Avec le mercure qui s'affole ces derniers jours, 43 °C mercredi, le manque criard de loisirs et autres moyens de divertissement font que des jeunes, vivant dans des endroits reculés de la wilaya, n'ont pas d'autres moyens pour fuir la canicule, en cette période de vacances scolaires, que de se rendre aux barrages et autres retenues d'eau. Depuis plusieurs jours déjà, les rues des villes de Tiaret et sa région sont vides. En effet, une sorte de couvre-feu est imposé aux habitants en raison de la chaleur suffocante. A présent, la ville de Tiaret ne compte qu'une seule piscine semi-olympique pour plus de 200.000 habitants; la deuxième, une piscine olympique implantée à la cité de la Cadat, étant toujours en projet depuis plus de trente ans.