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Production, spéculation, équipements... Pourquoi les prix du poisson ne baisseront pas de sitôt
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 22 - 08 - 2015

Le secteur de la pêche a connu des mutations depuis l'indépendance. Ce n'est qu'en l'an 2000 qu'il y a eu l'installation d'un ministère de la Pêche et des Ressources halieutique. Et depuis, un grand chantier visant le développement du secteur a été ouvert. Et en 2012, une feuille de route a été adoptée par le secteur pour une meilleure compréhension du contexte socio-économique de la pêche en Algérie et des leviers qui garantiront son succès et par conséquence le développement d'un secteur économique très important. Pour connaître l'état des lieux et l'impact réel de ces actions, nous avons pris attache avec M. Mendli, président de la chambre de la pêche de la wilaya d'Oran.
« Créée dans le but de mettre en place un espace réglementaire, pour connaître, débattre et trouver des solutions aux problèmes et préoccupations des professionnels du secteur, la chambre regroupe actuellement uniquement les gens de la mer. Mais dans un avenir très proche, et dans le but de donner une nouvelle dynamique, tous les acteurs du secteur de la pêche, comme les mandataires, les mareyeurs, les représentants des chantiers navals, les mouvements associatifs, seront représentés», dira le président de la chambre de la pêche de la wilaya d'Oran. Avant d'ajouter que « le secteur, qui a hérité d'une situation lamentable, notamment en ce qui concerne les ports de pêche et les conditions de travail dans ces endroits, a connu depuis près de 4 ans, un grand changement vers le positif. Mais certaines contraintes entravent toujours ce métier. Par exemple, le problème d'acquisition des appareils de détection de poisson et de navigation. Considéré comme matériel sensible, avant l'acquisition de ces équipements, il faut faire l'objet d'une enquête, qui passe par plusieurs départements ministériels, et à leur tête les télécommunications, la défense et l'intérieur. Une perte de temps et de production considérable pour le pêcheur en activité. Les pouvoirs publics nous ont promis de trouver une solution à ces problèmes et de nous accorder des facilitations pour l'acquisition de ce matériel ». M. Mendli a aussi évoqué les problèmes de manque de fabriques de glace. « Récemment, la fabrique de glace de la pêcherie d'Oran est tombée en panne, une situation qui a causé d'énormes pertes aux pêcheurs. Ces derniers ont été contraints de brader leur production ». M.Mendli a saisi cette occasion pour lancer un appel aux responsables pour encourager les jeunes à investir dans ce créneau et d'ouvrir des unités de fabrication de glace au niveau des ports de pêche. Le représentant des pêcheurs a aussi lancé un appel aux concernés pour effectuer des travaux de revêtement du sol des pêcheries. Dans un état lamentable et très fissuré, le sol endommage les filets et cause des pertes financières aux marins, a-t-il souligné, surtout lorsqu'on sait que son prix dépasse les 300 millions de centimes. Avant d‘ajouter que «contrairement au port de pêche d'Arzew, classé 1er au niveau national, beaucoup reste à faire au niveau du port de pêche d'Oran ».
Les gens de la mer, « les plus lésés »
Concernant la question de la production et le prix du poisson, le président de la chambre de pêche a souligné que le prix du poisson répond à la loi de l'offre et la demande. La production de chaque espèce de poisson dépend des saisons. « Par exemple, la sardine se fait très rare en hiver et ce n'est qu'à partir du printemps que la production commence à augmenter. C'est pour cela qu'en hiver, son prix augmente. En cette période, il y a des jours où la production ne couvre même pas le prix du carburant. Une embarcation qui coûte 10 milliards ne produit même pas dix casiers ». Notre interlocuteur explique cette flambée des prix qui persiste par l'absence d'une «organisation effective» du métier de pêcheur et des vendeurs de détail passant par les distributeurs. « Ce qui provoque la flambée des prix du poisson c'est la multiplication des intermédiaires, ce n'est pas le simple pêcheur qui est montré du doigt à tort. La spéculation sur quais est derrière la flambée des prix », dira-t-il. En hiver, les sorties en mer des marins pêcheurs se soldent souvent par de très faibles prises. Les quelques cageots débarqués, une fois leur embarcation à quai, sont vite achetés à prix forts. Après, c'est la spéculation qui entre jeu. «Des mesures seront prises pour lutter contre ce phénomène, comme l'organisation des halles à marée, au niveau des ports de pêche. Le cahier de charge est prêt. C'est la seule solution pour identifier tous les intervenants, et connaître la traçabilité du produit avant d'arriver au consommateur», a-t- il indiqué.
M. Mendli, qui a encore une fois souligné que les marins exercent dans des conditions difficiles et ce, malgré les efforts de la tutelle, estime que les gens de la mer sont les plus « lésés et ce sont les intermédiaires qui s'enrichissent sur leur dos». Un avis partagé par les vendeurs. Interrogés sur les raisons qui font que les prix des poissons restent toujours aussi élevés, un jeune commerçant activant au marché de St-Eugène répond : « nous aussi, nous l'achetons cher ». Selon lui, les détaillants achètent le poisson en troisième main et parfois quatrième, ce qui explique d'après lui, la cherté de ses prix. « Sur ces trois à quatre intermédiaires, chacun prend au moins 100 dinars de marge bénéficiaire sur un kilogramme de poisson blanc et entre 20 et 30 dinars sur le poisson bleu». Et d'ajouter: « de sa sortie du bateau jusqu'à son arrivée entre nos mains, le prix du poisson double et parfois triple ». L'Algérien ne consomme que 4kg de poisson par an à cause de son prix excessif.
Des prix inaccessibles
En abordant les acquis du secteur, notre intervenant a évoqué les facilitations accordées par le ministère, notamment les formations, les crédits à taux bonifiés la couverture sociale et l'allocation de retraite. M. Mendli a aussi saisi cette occasion pour lancer un appel « aux intervenants du secteur comme les gardes-côtes et l'entreprise de gestion des ports et des abris de pêches, pour faciliter la tâche aux marins». La wilaya d'Oran est l'une des plus productives en matière de pêche. Selon M. Bengrina, directeur de la Pêche, de l'Aquaculture et des Ressources halieutiques de la wilaya, «près 3 276 tonnes de poissons pélagiques ont été pêchées à travers les ports de pêche d'Oran durant le premier semestre de cette année, soit une augmentation de 400 tonnes par rapport à la même période de l'année dernière (2 850 tonnes)». Certes, à la fin du mois de juin, le prix de la sardine a connu une chute importante (moins de 200 dinars le kg), mais ces derniers temps, au niveau des marchés, les prix restent inaccessibles pour la majorité des consommateurs. La semaine écoulée, le prix de la sardine oscillait entre 300 et 350 dinars le kg au niveau de la majorité des marchés comme celui d'El Makkari et de la rue des Aurès au centre-ville. Pour les poissons blancs la majorité des espèces est proposée à plus de 1 000 dinars, exception faite pour le pageot et le faux espadon dont le prix ne dépassait pas les 700 dinars, jeudi. Pour les autres espèces de poisson blanc, le prix varie entre 800 DA et 1600 DA. La crevette était proposée entre 1 400 et 2 500 dinars selon les gabarits. Concernant la cherté du prix de la sardine, notre interlocuteur a affirmé que plusieurs facteurs l'affectent, à l'instar de l'état de la mer, car les pêcheurs à Oran ne sortent pas en cas de mauvais temps, ce qui se répercute négativement sur l'offre sur les marchés. Le directeur de la pêche a souligné que «la biomasse de la méditerranée est composée de 80% de poisson pélagique et 20% de poisson blanc, crustacés et mollusques. Ce qui explique que le poison blanc est plus cher que le poisson bleu.
Premier récif artificiel à Bousfer
Pour augmenter la production en poisson bleu, plusieurs mesures ont été prises, comme le développement de l'aquaculture et la création de récif artificiel». Dans ce cadre, un récif artificiel a été mis en place à Bousfer. C'est une structure immergée volontairement, à des fins d'étude scientifique, de protection physique d'un lieu (contre les vagues et les effets du vent), de production halieutique. Les récifs artificiels sont d'abord colonisés par des espèces pionnières, puis ils offrent un milieu de substitution à une biodiversité plus importante. Le principe est d'offrir aux espèces un habitat leur convenant, en matériaux les plus «biocompatibles» possibles. Selon M. Bengrina, après la mise en place de ce récif et en l'espace d'un mois, la production de poisson blanc et spécialement le calamar a décuplé au niveau de ce site expérimental. Ce récif pilote a été mis en place en collaboration avec l'association Barbarosa, le département de biologie marine de l'université d'Oran et les départements de génie maritime et de génie civil de l'université de l'USTO.
Par ailleurs, le plan de développement de l'aquaculture marine et continentale (Aquapêche 2020) fait partie des priorités du secteur en matière de production, l'objectif étant d'arriver d'ici cinq ans à doubler la production halieutique nationale grâce à l'aquaculture. La direction de la Pêche a enregistré la production de 11 tonnes de moules durant le premier semestre au niveau des fermes aquacoles de Kristel. Le directeur de la Pêche a souligné aussi que cette production est réalisée pour la première fois sur le littoral de l'ouest du pays. Le directeur de la pêche ajoute qu'«une ferme aquacole d'une capacité de production de 600 tonnes de loup de mer et de daurade par an sera mise en exploitation incessamment à Cap Falcon (Aïn El Turck). Ce projet d'investissement de 300 millions de dinars a bénéficié d'une concession de 20 hectares sur mer. Une autre ferme aquacole, spécialisée dans l'élevage des huitres creuses en eau profonde à la baie d'Arzew, au lieu-dit «Fontaine des Gazelles», ayant bénéficié d'une concession maritime de 5 hectares, d'une capacité de 30 tonnes d'huitres par cycle d'élevage (30 mois), entrera en production prochainement. D'autre part, 4 investisseurs ont déposé des dossiers pour la réalisation de fermes aquacoles à travers le littoral d'Oran. Ces nouveaux projets pourront, dès leur concrétisation, augmenter la capacité de la production de poisson à Oran pour arriver au double de ce que produisent les bateaux de pêche. Par ailleurs, une première expérience d'ensemencement des bassins d'irrigation en poissons a été lancée en 2012 à Oran. Le but de cette opération est d'intégrer l'aquaculture dans leur activité agricole pour rentabiliser chaque goutte d'eau utilisée dans l'irrigation, la diminution de l‘utilisation des engrais, surtout que les déchets des poissons sont utilisés comme matière fertilisante, développer la consommation de poisson d'eau douce et assurer des revenus supplémentaires aux exploitants agricoles. Cette opération qui entre dans le cadre d'un accord entre la direction de la pêche et celle de l'agriculture, a touché en premier lieu 20 bassins d'irrigation avec possibilité de généraliser cette opération pour toucher les 1 500 bassins que compte la wilaya.
Le secteur de la pêche constitue ainsi, dans le contexte actuel de relance économique, un creuset ou gisement non négligeable en terme d'essor économique. Le développement de l'aquaculture en Algérie requiert une grande importance car elle répond aux besoins alimentaires sans cesse croissants de la population, outre le fait qu'elle constitue un facteur de croissance économique et de progrès. Les experts de l'Organisation mondiale pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) font état de quelque 60 % de la production mondiale de poissons qu'assurera cette activité à l'horizon 2030. Les ressources halieutiques, de par la tradition de consommation et l'énorme gisement que constituent les mers et les océans, occupent une place prépondérante dans la sécurité alimentaire des populations.


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