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Citoyenneté, qualité d'enseignement, équité et égalité des chances pour tous les élèves
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 10 - 09 - 2015

« Pour que la vie soit bonne à regarder, il faut qu'elle soit bien jouée et pour cela il faut de bons acteurs. » Nietzsche.
Les substantifs qui constituent le titre de cette contribution sont les « mots d'ordre » du ministère de l'Education nationale, pour l'an née scolaire 2015-2016. Pour que ces slogans ne sonnent pas « creux», des éclaircissements sont donnés dans cette suite. L'Education nationale a fait l'objet de réformes et de débats constants. Certes, il faut extirper la politique politicienne de l'Ecole. Mais, sous quel régime social ou modèle sociétal sommes-nous pour pouvoir mener une mission éducative ? Historiquement parlant, l'enseignement sous le féodalisme éduque les gens dans le respect de l'ordre féodal et de servir d'instruments de défense du régime féodal. L'enseignement dans une société capitaliste est inculqué aux élèves pour développer un égoïsme individuel, à les rendre dociles à l'exploitation de l'homme par l'homme et aux oppressions impérialistes. En théorie, sous un régime socialiste, l'enseignement a une mission où ne règne pas l'exploitation. Il est révolutionnaire et communiste. Il établit une démarcation entre la classe ouvrière et la classe capitaliste, entre le communisme et le capitalisme. Le communisme a échoué dans presque toute la planète.
Notre éducation ne suit aucune idéologie, elle n'est même pas hybride. Elle n'est ni socialiste ni capitaliste. On peut distinguer dans l'éducation socialiste, qui sert parfois de référence pratique en ce qui concerne, d'une part, l'association de l'Enseignement technologique théorique et pratique à l'Enseignement général (à l'exemple de l'Education polytechnique soviétique), d'autre part, la motivation par prise de conscience de l'effort de masse [1].
Citoyenneté
Le but ou la fin dernière de l'Education est de créer des êtres libres et autonomes. Il faut savoir que l'enfant ne devient un élève qu'en franchissant le seuil de l'école ou de la classe. Si une société est réduite au social, la citoyenneté perd son sens et la démocratie sa force. Pour que la citoyenneté ait un sens, il faut que l'exposé des problèmes d'un village, d'une ville, d'une région ou d'un pays reçoive un écho, suscite une réaction, que le politique se sente concerné et a le devoir de le résoudre. Si les politiques sont impuissants à résoudre les problèmes, ou pire encore, corrompus, il n'y a plus de citoyenneté. L'Etat algérien est le garant de la qualité de l'Education et de la Formation ainsi que des titres décernés. Il n'a plus les moyens ou la latitude de donner du travail à une bonne partie des diplômés. L'Education est un fondement de la citoyenneté, de la vie démocratique et du lien social. Elle véhicule des valeurs d'universalité et de diversité. Elle est synonyme de savoir, savoir-faire, savoir-être etc. L'Education supérieure et la qualification sont devenues des éléments essentiels de l'employabilité des jeunes étudiants.
Qualité d'enseignement
L'Education nationale s'évertue à fournir aux élèves des maîtres dignes d'elle et, par conséquent, qui se préoccupent, surtout, de maintenir la fonction enseignante au niveau qui lui est dû. Pour une vingtaine d'approbateurs, on aurait des milliers d'ennemis, dixit René Descartes. Ne vaut-il pas mieux rapporter ce que les autres ont écrit. Même dans un pays développé, tel la Grande-Bretagne, en 1844, la qualité de l'enseignement dans l'Education, n'était pas supérieure. Dans le livre de Karl Marx [2], en page 285, il est écrit que : « La législation seule est à blâmer, parce qu'elle a promulgué une loi menteuse qui, sous l'apparence de prendre soin de l'éducation des enfants, ne contient en réalité, aucun article de nature à assurer la réalisation de ce prétendu but. Elle ne détermine rien, sinon que les enfants devront être enfermés, un certain nombre d'heures (3 heures) par jour, entre les quatre murs d'un local appelé école, et que ceux qui les emploient auront à en obtenir le certificat, chaque semaine, d'une personne qui le signera à titre de maître ou de maîtresse d'école ». Il est aussi écrit qu'avant la promulgation de la loi de fabrique révisée de 1844, une foule de ces certificats d'école signés d'une croix prouvaient que les institutrices ne savaient pas écrire. Marx atteste aussi que : « Dans une visite que je fis à une école semblable, je fus tellement choqué de l'ignorance du maître que je lui dis : « Pardon, Monsieur, mais savez vous lire ? » « Aye, summat (Eh oui ! un peu) » telle fut sa réponse ; mais pour se justifier, il ajouta : « Dans tous les cas, j'en sais plus que mes écoliers. ». Pendant la préparation de la loi de 1844, les inspecteurs de fabrique dénoncèrent l'état piteux des prétendues écoles dont ils devraient déclarer les certificats irréprochables au point de vue légal. Tout ce qu'ils obtinrent, c'est qu'à partir de 1844, les chiffres inscrits sur les certificats, ainsi que les noms et prénoms des instituteurs, devaient être écrits de la propre main de ces derniers. Sir John Kincaid, inspecteur de fabrique de l'Ecosse, cite maints faits du même genre. « La première école que nous visitâmes était tenue par une certaine Mrs. Ann Killin. Invitée par moi à épeler son nom, elle commit tout d'abord une bévue en commençant par la lettre C ; mais elle se corrigea aussitôt, et dit que son nom commençait par un K. En examinant sa signature dans les livres de certificats, je remarquai cependant qu'elle l'épelait de diverses manières et que son écriture ne laissait aucun doute sur son incapacité. Elle avoue elle-même qu'elle ne savait pas tenir son registre…Dans une seconde école je trouvai une salle longue de 15 pieds et large de 10, où je comptai 75 écoliers qui piaillaient un baragouin inintelligible.».
On a su dernièrement qu'au niveau du primaire la notion de détermination d'un pourcentage n'est pas maîtrisée. Nous avons relevé une ambiguïté pédagogique. C'est le MEN qui fabrique les programmes scolaires et construit les tests d'évaluation qui permettront de juger de la pertinence de la Réforme qu'il a engagée. Il est juge et partie, une position encore une fois ambiguë. Les évaluations de la Réforme doivent être faites par des instances indépendantes du MEN, ce qui assure crédibilité et légitimité de l'évaluation. L'Académie des Sciences peut faire une évaluation exhaustive de ce secteur pédagogique. La liste de ses membres est connue et son installation est imminente.
Equité dans l'enseignement
L'école doit être érigée en pivot de la société. Elle est indissociable de la société. A moyens égaux, l'équité entre les élèves est définie par leur traitement identique, sans discrimination aucune. Pour certains, de façon à favoriser l'égalité des chances, il est nécessaire de favoriser ceux qui vivent dans des conditions les plus difficiles. L'équité [3] exigerait que chaque élève soit traité de façon spécifique selon la situation dans laquelle il se trouve. L'égalité des droits est satisfaite quand tous les hommes sont égaux devant la loi, celle-ci étant la même pour tous. L'équité est donc de réduire les inégalités de situation. Les inégalités de droit sont injustes. Elles ont, d'ailleurs, été supprimées dans les sociétés démocratiques. Selon Rawls [3], pour être juste, une société doit satisfaire à trois principes.
- Le principe de liberté : chaque individu doit bénéficier de ses libertés fondamentales ; -Le principe d'égalité des chances : tous les individus bénéficient du même droit d'accéder à une position sociale. -Le principe de différence : aucune inégalité ne doit se faire au détriment des plus défavorisés.
Egalité des chances pour tous les élèves
La classe homogène est une fiction, un mythe, une idée de naïfs. Dans le temps, les classes étaient formées d'élèves du même âge, des élèves nés la même année sont mis dans la même classe. De nos jours, on a su par des parents de lycéens, que des classes d'un lycée et peut être beaucoup de lycées, sont formées par l'appartenance des familles, des industriels, des grands commerçants, des hauts fonctionnaires civils ou militaires, etc. A ces classes, on affecte, bien-sûr, les meilleurs professeurs, les professeurs les plus pédagogues, les plus expérimentés et les plus aguerris. Pour réaliser cette égalité des chances de réussite, la seule sélection sera la sélection par la valeur personnelle de l'élève et non par le rang social de sa famille. Des enquêtes ou investigations sont à ouvrir ou à mener afin d'élucider ce favoritisme pédagogique. Dans cet ouvrage [3], les libéraux affirment que la mise en place d'une réelle liberté est suffisante pour permettre, à tous ceux qui le souhaitent, d'atteindre les positions sociales désirées. L'égalité des situations désigne la suppression de toute forme d'inégalité et donc la répartition uniforme des ressources, entre tous les membres de la société. Selon les sociaux-démocrates, il est souhaitable de réduire les inégalités car elles sont, généralement, injustes. Les individus subissent, davantage qu'ils ne maîtrisent, leur condition sociale. Les inégalités nuiraient à la cohésion sociale. Dans une conception libérale, les inégalités peuvent être efficaces si elles sont un aiguillon, un facteur d'émulation. Le gain est la plus puissante des incitations.
Conclusion
Pour obtenir de bons résultats, il faut des maîtres pénétrés de leur devoir, des maîtres d'envergure et des maîtres de forte personnalité. Dans ce pays, comme dans d'autres, le destin du peuple repose sur l'éducation de l'enfant. Tout se vérifie de visu. Egalité de droit, égalité de chances, égalité de situations, égalité de traitement, les différents types d'égalité sont définissables et parfois mesurables ; l'équité fait, au contraire, référence à un idéal qui peut être différent, suivant les sociétés, les groupes sociaux ou les individus [3]. L'Ecole doit être un lieu du bien vivre !
Références
Coudray, L. Lexique des Sciences de l'Education. Les Editions ESF. 1973.
Karl Marx. Le Capital. Livre premier. Le développement de la production capitaliste. Traduction de Joseph Roy, entièrement révisée par l'auteur. Texte intégral. Editions sociales, 1976.
Marc Montoussé et Gilles Renard. 100 fiches pour comprendre la sociologie. Fiche 56 : Egalité et Equité. 4e édition Bréal 2009, pp.132-133.
* Universitaire


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