Cette année, l'offre en matière d'effectifs du cheptel ovin destinés à l'abattage de l'Aïd-El kébir couvre largement la demande et ce, grâce à l'important dispositif de contrôle et de surveillance mis en place à la veille de cette importante «fête du sacrifice», par les services et brigades opérationnelles mobiles de la gendarmerie, police, douanes et de l'armée nationale populaire, au niveau des frontières algéro-marocaines, où l'étau s'est nettement resserré sur les réseaux de contrebande spécialisés dans le trafic de cheptels (ovin, caprin, vache, bœuf ). Les frontières sont actuellement sous haute surveillance, et des barrages sont dressés sur tous les axes routiers, notamment, au niveau des localités situées sur la bande frontalière (Bouihi, Sidi-Djilali, Beni-Boussaid, Maghnia, Bab-Assa, et Marsat Ben-m'hidi), pour contrôler les transports des cheptels, et anéantir toute tentative d'acheminement de troupeaux vers le Maroc. Il faut dire que ces mesures visant à protéger le riche patrimoine animalier de la wilaya, ont eu un impact positif sur l'offre de ces espèces animalières. En effet, les marchés à bestiaux et autres points de vente de la wilaya connaissent une abondance sans égale d'ovins de différentes races, ce qui s'est traduit sur une baisse relative des prix du mouton de sacrifice, qui sont proposés par les maquignons et éleveurs venus de différentes zones pastorales de la région de Tlemcen. Et l'impact de cet important dispositif se fait sentir sur la facture des citoyens, qui hésitaient il y a quelques jours à mettre la main à la poche. Ils s'agglutinaient, tournaient en rond, tâtaient les moutons, s'informaient sur les prix, mais, s'en allaient presque aussitôt, à contre cœur. Un père de famille rencontré hier au souk à bestiaux hebdomadaire de Hennaya (dernier souk avant l'Aïd le jeudi prochain), nous a indiqué : « Au début, j'ai un peu hésité car c'était très cher et il n'y avait pas suffisamment de moutons. Mais, ce vendredi, l'offre est abondante ! Il y a plein de moutons et d'agneaux. Beaucoup de maquignons et d'éleveurs ont ramené leurs troupeaux des zones pastorales du sud de la wilaya, ce qui a cassé un peu les prix du mouton du sacrifice. Moi, par exemple, j'ai acheté un bélier de presque 35 kilogrammes à un prix vraiment raisonnable. Vous voulez que je vous le dise ? Eh bien à 50 000 DA. Avant, il valait environ 65 000 DA. Vous voyez, il y a une grande différence. Et puis cette année, à la différence des années précédentes, l'ovin est très disponible ». Il faut dire que le marché à bestiaux de Hennaya a été pris d'assaut ce vendredi, et l'effervescence de l'achat du mouton s'est emparée des habitants des dizaines de familles, qui tiennent à participer à ce rituel sacré en égorgeant un mouton pour rappeler l'ultime sacrifice d'Abraham envers Dieu. Tout le monde met la main à la poche pour satisfaire leurs familles et surtout leurs enfants. C'est aussi une aubaine pour les maquignons qui écoulent leurs bêtes bien engraissées pour cette grande fête musulmane. A six jours de l'Aïd, les points de vente de l'ovin se sont multipliés dans les fermes et aux abords des artères, entres autres dans la périphérie du grand Tlemcen (Mansourah, Chetouane et Tlemcen). Des maquignons professionnels et revendeurs occasionnels exposent leurs ovins sur les lieux. Du côté de Zenata (daïra de Hennaya), en prenant la route nationale 98 vers l'aéroport et Ghazaouet, les vendeurs de moutons sont visibles des deux côtés de la chaussée. Le même décor est perceptible aux abords de la route 22 menant de Hennaya vers Remchi. Partout, c'est l'effervescence de l'achat du mouton !