La semaine passée, au niveau du marché à bestiaux de Hennaya, l'un des plus importants de la wilaya de Tlemcen, tout laisse croire que la spéculation sur le mouton a déjà commencé. En effet, certains vendeurs de moutons n'ont rien d'éleveurs. La preuve de ce constat est démontrée par les prix annoncés des moutons qui, déjà, brûlent à quelques semaines de l'Aïd El Kebir. Selon un maquignon, les spéculateurs sur le cheptel commencent à investir les marchés à bestiaux. «A titre comparatif, l'agneau qui valait, l'année dernière, 15.000 dinars, est cédé, aujourd'hui, approximativement 20.000 dinars», nous explique notre interlocuteur qui ajoute que ceci «s'explique par le nombre de spéculateurs qui écument les marchés à bestiaux et qui ne donnent même pas le temps aux vrais éleveurs de décharger leur cheptel pour annoncer des prix pour la totalité du cheptel.» Ces parasites agissent en groupes. Néanmoins, si certains pointent du doigt ces spéculateurs occasionnels comme étant derrière la hausse des prix, d'autres, par contre, nous affirment «que derrière cette augmentation il y a la hausse des prix de l'aliment de bétail, et ce, malgré la bonne pluviométrie qui a été enregistrée cette année». Un éleveur de Naâma, rencontré au niveau du marché, semble être catégorique et nous explique «que l'aliment de bétail est devenu un vrai casse-tête puisque les prix sont exorbitants, surtout dans les régions du Sud-ouest, comme Naâma, Aïn Sefra et El Bayadh, véritables pourvoyeurs de la région oranaise en cheptel.» «L'orge, aliment indispensable pour l'engraissement du mouton, est passée de 1.000 dinars le quintal pour frôler les 3.000 dinars, entraînant, dans son sillage, les autres sous-produits, tels que l'avoine et le son», nous souligne notre interlocuteur. Un autre éleveur de Aïn Youcef nous confirme cet état de fait. «Les plus nantis des éleveurs de la wilaya de Tlemcen qui possèdent de maigres cheptels, s'approvisionnement auprès de l'ONAB en quantité insuffisante, d'où le recours, en cette période de disette, aux spéculateurs en aliment du bétail qui usent de tous les subterfuges pour se remplir les poches.» Quelques petits éleveurs de coopératives qui vendent leur cheptel sur place, disent, eux aussi, «qu'il faut casser sa tirelire pour subvenir à la nourriture du cheptel.» Enfin, quelques soient les raisons, ces envolées des prix du mouton se répercutent sur le terrain par le prix élevé de la viande rouge et saignera sûrement les citoyens pour le sacrifice du prochain Aïd El Adha.