C'est la surchauffe! A moins de 48 heures de l'Aïd El Adha, les prix des produits agricoles frais explosent! Des augmentations de plus de 40 DA/kg entre les prix de gros et au détail sont constatées dans la wilaya d'Alger par la direction locale du commerce. A titre indicatif, la tomate est cédée dans les marchés de gros entre 30 et 105 DA le kg, et est ensuite revendue par les détaillants entre 85 et 150 dinars/kg. A Blida, la tomate était cédée hier jusqu'à 140 dinars le kg. Une hausse quasi généralisée de tous les produits agricoles frais, ainsi que les produits alimentaires, indique l'Office national des statistiques (ONS) dans sa dernière note d'information pour le mois d'août dernier. Selon l'office, le rythme d'inflation annuel s'est établi en hausse à 5,1% en août 2015, après une stagnation à 5% durant les mois de juillet et juin. Au mois d'avril, l'inflation s'était établie à 4,5% et à 4% en mai 2015. De son côté, l'indice à la consommation a suivi la même courbe haussière à 4,5% en août 2015 par rapport à la même période en 2014. Par produits, la hausse a touché surtout les biens alimentaires avec une augmentation des prix de 3,7% (3,3% pour les produits agricoles frais et plus de 5% pour les produits alimentaires industriels) en glissement annuel (août 2015-août 2014). Pour l'ONS, tous les produits agricoles ont connu une hausse remarquable, excepté la pomme de terre durant la même période (-21,1%), ainsi que les oeufs (-14,6%) et les fruits frais (-4,7%). Par contre, tous les autres produits agricoles frais ont enregistré une hausse remarquable en août dernier comparativement au même mois de l'année d'avant. Les hausses ont été enregistrées, essentiellement, pour les viandes blanches (+21%), les légumes frais (13,04%), poissons frais (7,2%), relève l'ONS qui précise que d'autres produits ont également connu des augmentations qui restent relativement faibles, en particulier les viandes ovines et bovines avec respectivement (+0,51%) et (+1%). Selon la direction du commerce de la wilaya d'Alger, les prix étaient nettement en hausse par rapport aux chiffres de l'ONS, avec par exemple un prix quotidien de 31 dinars/kg en gros et 57 dinars le kg au détail pour la tomate, la salade dont le prix de gros se négociait entre 75 dinars/kg et était revendue au détail à 150 Da/kg ou la courgette revendue au détail à 105 DA/kg contre 75 DA/kg en gros. Et, sur les huit premiers mois de 2015, la hausse de l'indice des prix à la consommation s'est établie à 5% comparativement à août 2014. Si les biens alimentaires ont connu une progression de 5,7%, les prix des produits agricoles frais ont bondi de 7,2% et les produits alimentaires industriels de 4,3%. En outre, cette surchauffe a concerné l'ensemble des produits du groupe «alimentation et boissons «, hormis les œufs qui ont reculé de 8,6% et les fruits frais de 1,5%. Mais, ce sont les produits agricoles qui ont enregistré les évolutions de prix les plus prononcées au plus fort de la saison estivale. Durant les huit premiers mois de 2015, les augmentations de prix les plus remarquables ont donc touché la pomme de terre (36,7%), les légumes frais (13,64%), les poissons frais (12,2%), la viande blanche (8,5%), la viande bovine (3,03%) et la viande ovine (2,11%). D'autres produits alimentaires ont également enregistré une tendance haussière des prix comme les viandes et poissons en conserve (6,8%), les boissons (7,82%), pain et céréales (4,25%), lait et fromage (3,3%), café-thé-infusion (2,7%) et sucre (1,3%). Plus concrètement, la surchauffe des prix des produits agricoles a touché l'ensemble des régions du pays avec des hausses soudaines de certains produits largement consommés en périodes de fête, comme la courgette, le navet ou la tomate. Pour les prix quotidiens affichés par le tableau de la direction du commerce de la wilaya d'Alger, la pomme de terre était côté en gros mardi 22 septembre entre 30 et 55 DA/kg et pour un prix de détail variant de 40 à 70 DA/kg, alors que la tomate, vendue au détaillants entre 30 et 105 DA/kg, était cédée entre 85 et 150 DA/kg, la courgette, produit phare de l'Aïd el Adha avec la bekbouka ou la douara, était cédée au détail entre 140 et 200 DA/kg, alors que son prix de gros variait entre 75 et 130 DA/kg. Des niveaux de prix qui ne reflètent pas le prix réel du producteur. A ce rythme, le taux d'inflation annuelle devrait aller au delà des 4 % prévus par la Loi de finances complémentaire, et, surtout, grever les dépenses des ménages liées à la consommation. Et, partant, l'épargne des ménages, et donc leur capacité à consommer, sera réduite.