L'accident vasculaire cérébral (AVC) touche une moyenne de 50 000 nouveaux cas par an, en Algérie. On enregistre malheureusement une moyenne de 25 000 décès chaque année suite aux AVC. La moitié restante vit avec un handicap dont le degré diffère d'une personne à une autre, en fonction de la rapidité de prise en charge des personnes victimes de tel accident. C'est ce qu'on retient de l'intervention faite, hier, par le professeur Mohamed Arezki, chef de service de neurologie au Chu de Blida, devant 500 praticiens du pays, réunis lors d'une rencontre scientifique organisée par la Société algérienne de neurologie et neurophysiologie clinique (SANNC), à l'Institut national du rein de Blida. Le but de cette rencontre est de sensibiliser les pouvoirs publics sur la nécessité de multiplier le nombre d'unités cardiovasculaires en Algérie, qui se comptent, aujourd'hui, sur les doigts d'une seule main. Le professeur précise que nous disposons seulement de deux unités fonctionnelles, l'une qui a ouvert ses portes à Blida en 2008 et l'autre à Constantine en 2012. Deux autres unités ont été mises en service, il n'y a pas si longtemps, l'une à Tizi Ouzou et l'autre au CHU d'Oran. Les organisateurs de cette rencontre ont affirmé que des discussions sont en cours pour mettre en place une unité cardiovasculaire à Alger, dont l'ouverture est prévue durant le 1er semestre de l'année 2016. De telles structures sont nécessaires pour éviter une mort certaine ou un sérieux handicap aux victimes d'un AVC. Les spécialistes recommandent une prise en charge rapide des personnes victimes d'AVC au sein des unités, car les traitements prodigués en cas d'AVC sont surtout efficaces dans les trois aux six premières heures de l'attaque vasculaire cérébrale ; «chaque minute compte dans la prévention de complications», précise le professeur. Il a été question également de sensibiliser les citoyens sur les symptômes révélateurs d'AVC. Et de préciser qu'on doit s'inquiéter si soudain une personne présente des signes de faiblesse voire l'inertie d'un membre, ou un signe d'une paralysie faciale, ou un trouble de langage, plutôt une difficulté à parler. Les spécialistes recommandent le transfert en urgence de la personne qui présente de tels symptômes aux structures hospitalières les plus proches. Ayant remarqué également que des personnes de plus en plus jeunes (adultes) sont exposées à un tel risque, les spécialistes en neurologie et en neurophysiologie ont rappelé la nécessité de sensibiliser les citoyens sur une bonne hygiène de vie. Car, et selon les spécialistes, les facteurs de risques, souvent à l'origine de l'accident vasculaire cérébral, sont le diabète, l'obésité, le tabagisme, les drogues, ainsi que l'hypertension et l'hypercholestérolémie.