Et si les jeunes Palestiniens étaient en train tout simplement de bousculer tous les accords et projets secrets qui entourent la région avec comme centre névralgique le dos de leur peuple. Cette intifada au couteau, qui succède à une intifada blanche déclenchée avant la dernière agression contre Ghaza, a surpris tout le monde, les dirigeants palestiniens en premier qui ont été pris au dépourvu. Les martyrs palestiniens, en décidant de jouer au couteau ou aux voitures-béliers contre des tirs réels, ont discrédité leur « président » qui préfère, quant à lui, s'accrocher au statu quo et à son poste alors que ses jours sont comptés avec le retour de son ex-bras droit, le désormais Serbo-Monténégrin Mohamed Dahlan. Ces jeunes, dans le sillage des mourabitounes, les gardiens d'Al Qods, sont devenus une inconnue dans l'équation qu'on pensait déjà réglée entre l'Arabie Saoudite et Israël pour stopper la révolution iranienne surtout après l'accord sur le nucléaire signé entre Washington et Téhéran. Selon Thierry Meyssan, président-fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace, le contenu des négociations secrètes entre Tel-Aviv et Ryad comprend entre autres points la création d'une force arabe commune sous commandement militaire israélien et surtout la création d'un Kurdistan indépendant de manière à affaiblir l'Iran, la Turquie et l'Irak. Le plus grand perdant dans ce jeu de dupes est le peuple palestinien qui perdra son droit au retour contre une reconnaissance d'un Etat sous tutelle économique américano-saoudienne. C'était sans compter sur le soulèvement palestinien qui a poussé Mahmoud Abbas à rencontrer la procureure de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, sur fond d'escalade de violences avec Israël. Une première, depuis que l'Autorité palestinienne a rejoint la CPI en janvier, pour essayer de mettre fin aux exécutions sommaires des Palestiniens (64 morts) dans les Territoires palestiniens, à El Qods et en Israël. Pour rappel, M. Abbas avait brandi la menace de la CPI après l'agression d'un colon pyromane contre une famille palestinienne qui a fait quatre morts. Cette rencontre entre selon une voix palestinienne officielle dans le cadre de l'examen préliminaire en cours de la procureure sur la situation en Palestine qui a été ouvert, sur demande de l'Autorité, en janvier dernier pour déterminer si elle disposait d'assez d'éléments pour ouvrir une enquête sur des crimes de guerre présumés commis depuis l'été 2014, lors de l'attaque sioniste sur Ghaza. Une attaque qui a eu l'approbation des Saoudiens de l'avis même de Amos Gilad, homme-clé au ministère israélien de la Défense dans les relations avec l'Egypte de Moubarak et aujourd'hui directeur du département israélien des relations politico-militaires, qui avait déclaré à ce propos que la coopération sécuritaire avec l'Egypte et les Etats du Golfe est unique. Il n'est un secret pour personne que le Mossad et les responsables saoudiens du renseignement se réunissent régulièrement pour se concerter sur les dossiers concernant la région et principalement la guerre qu'ils mènent contre l'Iran, l'ennemi commun.