« Un peu plus de 7 000 logements seront distribués avant la fin d'année. Ce sera la plus grande opération qu'Oran n'ait jamais connue. Mieux, c'est un record dans l'histoire de l'Algérie». Deux petites remarques à relever dans cette grande annonce faite par le wali, avant-hier jeudi, au Méridien. D'une part, l'officialisation d'une date pour ce relogement de masse, alors que jusque-là les pouvoirs publics fuyaient, par (trop de) souci de réserve, tout engagement ferme de calendrier. De l'autre part, difficile de ne pas entrapercevoir une espèce de rivalité qui ne dit pas son nom entre Alger et Oran en matière de RHP, à coups de gros chiffres et d'impacts, dont le dernier en date, côté Abdelkader Zoukh, 3 650 familles relogées, soit à peine la moitié de ce qu'Oran envisage sous peu. Et dans cette compétition inter-préfectures à distance, dans le segment fondamental du logement en particulier, «c'est tout bénéfice» pour les populations concernées. Pourtant, deux jours avant cette annonce faite au détour d'une soirée co-organisée par la wilaya et l'APW, en l'honneur de la presse locale, le chef de l'exécutif déclarait à la presse, à l'issue d'une sortie à travers des chantiers bien ciblés du LPL, que la grande opération de relogement visant près de 7 000 ménages «ne pouvait avoir lieu avant la fin d'année», préférant, sans pour autant l'affirmer en termes exprès, l'ajourner au début 2016. Y'aurait-il, dans l'intervalle, une révision «collégiale» locale dans le sens de l'avancement du planning de distribution de ce quota sans précédent, à la faveur d'une analyse plus fournie et plus précise de la situation ? A-t-on estimé, après relecture du tableau, qu'on pouvait commencer à reloger par paquets successifs, courant novembre-décembre, à puiser dans les lots à presque 99% d'habitabilité, tout en faisant monter la pression sur les sites en cours de viabilisation pour qu'ils soient fin prêts courant décembre-janvier ? Une chose est sûre : cette décision de relogement de plus de 7.000 familles, détenteurs de pré-affectations pour leur quasi-majorité, avant la fin d'année, avec tout ce que cela suppose tant en termes de préparatifs administratifs, techniques, logistiques et sécuritaires, qu'en termes de «mise en tension» de la population concernée par l'effet d'annonce, n'a pas été prise dans la hâte, juste pour faire la Une. Au contraire, tout concorde à dire que c'est une décision hyper-étudiée, un schéma analysé dans ses moindres recoins. Il semble a priori, d'autre part, que le fait que l'opération doive avoir lieu, du moins pour un bon pourcentage, avant la saison hivernale pour éviter autant que possible les aléas des intempéries, soit en partie à l'origine de cet avancement du timing. Il y a lieu de noter qu'à l'origine, distribuer un bon paquet de logements avant la fin d'année était le but que s'était fixé la wilaya d'Oran pour 2015, «année de la récolte». Il faut dire qu'il y avait un facteur «exogène» dont dépendait tout le tableau prévisionnel décliné par l'OPGI. Il s'agit de la «variable» liée aux VRD (précisément les réseaux primaires et secondaires) qui n'incombent pas à l'OPGI, mais la DUAC. Et ce facteur «extérieur» était d'autant susceptible de rebattre les cartes que l'intersectorialité, le mutualisme OPGI-DUAC en premier lieu, n'était pas exemplaire, à tout le moins. Justement, c'est la raison pour laquelle il fallait pour les pouvoirs publics locaux intervenir avec promptitude et vigueur pour affilier, mutualiser et fédérer toutes les parties prenantes dans le circuit, avec comme mot d'ordre commun : achever les chantiers dans les délais fixés. Les grands sites ciblés concernent en premier lieu le pôle de Belgaïd, avec les 1.430 logements de la Chinoise CRCEG et les 5.100 logements de l'opérateur turc ASLAN. Il y a aussi le chantier des 1.050 logements de CRCEG-Chine à Gdyel et les 850 unités à El-Mohgoun. Au pôle urbain de 17.000 logements d' Oued Tlélat, il est question du site de 3.100 LPL de ZCIGC et le site mitoyen des 3.000 logements, entre autres sites.