La plus grande opération de relogement, dans l'histoire d'Oran, débutera, en fin de semaine, (jeudi très probablement). Le chiffre est fort impressionnant : 8.178 logements à livrer. Mis dans la balance «nationale», ce quota est de loin le plus pesant. Il n'a d'égal dans aucune autre wilaya, la capitale comprise. Pourtant, Oran, grande ville où la crise du logement doit son acuité en grande partie à l'accumulation de plusieurs couches superposées d'exodes massifs, durant la décennie noire, n'aura eu ce qu'elle mérite. Elle vient d'avoir en une livraison, toute en bloc, ce qu'elle aurait dû obtenir, par paquets successifs, au moins depuis l'année 2.000. Mais, il vrai qu'il y avait d'autres priorités, d'autres préoccupations On ne peut s'empêcher, néanmoins, de faire cette petite remarque : au début, la wilaya annonçait, sans forcer le trait, 6.000 unités, puis près de 7.000, en cours de route et, au final, 8.178 unités. A priori, dans l'incertitude, plutôt que de « majorer » l'objectif à annoncer et de se compliquer ainsi la tâche, on a préféré, à juste titre, le « minorer » et, de la sorte, manœuvrer avec une plus grande garantie. Le fait que, en fin de compte et de décompte, le quota à livrer soit de l'ordre de 2.000 unités, supérieur à celui annoncé initialement, cela a une explication et un effet-résultat : un pressing exercé dans l'intervalle sur le circuit de production des logements, d'une part, et un impact maximal pour l'opération, d'autre part. La wilaya tient à rappeler, pour situer le contexte sociopolitique, que cette opération intervient, en application des directives du Premier ministre et du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, portant sur la distribution, immédiate, des logements publics locatifs fin prêts. L'opération, qui touchera les communes d'Oran, Arzew, Gdyel, Oued Tlélat et Boutlélis, a une double utilité : la « dé-bidonvilisation » de la ville et la récupération du foncier pour l'investissement industriel et les équipements publics, notamment relatifs aux secteurs de l'Education et de la Santé. Un calendrier de relogement a été déjà mis au point. Tout laisse à croire que le coup d'envoi sera donné, jeudi, au bidonville dit du « Virage ». Hier, on était, d'ailleurs, en train de préparer le dispositif sur ce site, dont le foncier sera inclus au cimetière d'Aïn el-Beïda, arrivé à saturation, confirme-t-on à la wilaya. Entre autres sites concernés, ajoute-t-on de même source, Cheklaoua, Haï Emir Abdelkader (ex-Saint Rémy) et quelques baraquements épars à Sidi Chahmi, le bidonville portant le toponyme de « Haouch Lasnami » près de Sidi Mâarouf, un pâté de constructions illicites du côté de Hayet Regency' Oran-ville se taille la part du lion de cette aubaine, puisque ce sont au moins 3.000 familles titulaires de pré-affectations, depuis 2011-2012, qui seront touchées, indique la wilaya, précisant que cela permettra, ainsi, d'assainir ce dossier visant l'éradication du vieux bâti à l'intra-muros à hauteur de 85%, tout en rappelant, dans le même contexte, que cette grande opération intervient une année après celle ayant ciblé Les Planteurs, quartier pour lequel un programme spécial de 11.000 unités avait été consacré par la présidence de la République. LE PASSIF DES PRE-AFFECTATIONS SERA ASSAINI A 85% On indique que les sites LPL qui feront office de réceptacles de vagues de relogements programmées dans le cadre de cette opération de plus de 8.000 unités, sont, entre autres, les 1.430 logements de l'entreprise CRCEG, à Belgaïd, les 5.100 logements de l'opérateur turc ASLAN, (quota ciblé en priorité de 700 logements), les 2.000 logements de l'entreprise chinoise ZIEC, les 1.050 logements de CRCEG-Chine à Gdyel, les 850 unités à Mohgoune, les 3.000 logements au pôle de 17.000 d'Oued Tlélat, etc. Selon des sources concordantes, le premier site qui constituera le point de départ de cette opération, c'est le bidonville « le Virage », qui tire son typonime populaire du fameux tronçon en courbe à mi-parcours entre le cimétière et le village d'Aïn El-Beïda. Un site figurait déjà comme priorité dans les tablettes de la wilaya, dans le cadre du programme RHP. Preuve en est l'affectation, à ce site, d'un quota supplémentaire de 200 logements « hors commune », c'est-à-dire la mise en contribution de programmes LPL (logement public locatif) localisés dans d'autres munipalités pour la prise en charge des familles occupant ce site, relevant territorialement et administrativement de l'APC d'Es Sénia. Ces logements en voie d'achèvement, dépassant un taux d'avancement de 60%, viennent renforcer un paquet déjà fin prêt de 200 logements, consacré originellement à l'opération d'éradication de cet immense baraquement. Le quota passe, ainsi, du simple au double et il est, donc, question, désormais de 400 unités, au total, mises au compte de l'APC d'Es Sénia, pour opérer le déménagement, tout en bloc, des occupants du «Virage». Hier, il y avait d'ailleurs un vrai branle-bas, mais plus dans une ambiance festive, sur les lieux, à l'occasion des dernières retouches administratives et techniques précédant l'opération du déménagement collectif, prévu, demain jeudi.