« Lune de miel» entre Alger et Paris. L'ambassadeur de France à Alger, Bernard Emié, a parlé d'«intimité» et de «confiance» qui caractérisent les relations entre les deux pays, les qualifiant de «satisfaisantes». «Les meilleures depuis de longues années, peut-être même depuis l'indépendance de l'Algérie», a-t-il encore souligné, à ce propos. Une satisfaction tirée sur tous les plans, selon les déclarations de M. Bernard Emié lors d'une conférence de presse, tenue, jeudi 12 novembre, à l'Institut français de Constantine (IFC). Sur le chapitre politique, le diplomate confiera que les deux pays sont sur la même longueur d'ondes, sur plusieurs dossiers, avec d'intenses échanges sur les grandes crises qui concernent les deux parties, à l'image des questions malienne et libyenne, de la crise migratoire, ou encore la COP21 qui enregistre une forte collaboration entre les deux pays. «M. Sellal devrait représenter le Président Bouteflika à la COP21 qui se tiendra, le 30 novembre prochain, à Paris», a indiqué M. Bernard Emié. Aussi, l'ambassadeur de France à Alger soulignera qu' «il n'y a pas de projet d'intervention militaire en Libye», et que «la position de la France converge vers une solution politique au conflit libyen», partageant ainsi le même point de vue de l'Algérie sur ce dossier. Au plan économique, M. Bernard Emié a tenu à souligner que «la France investit en Algérie, elle a confiance et elle travaille dans le long terme», non sans rappeler les nombreux investissements de sociétés françaises dans le secteur industriel et les services. Dans ce contexte, il évoquera la récente signature de neuf (9) accords de coopération lors de la réunion du comité mixte économique algéro-français, en octobre dernier. Ajoutant qu' «une réunion s'est tenue, jeudi 12 novembre, entre les membres de la Chambre de Commerce et d'Industrie algéro-française pour élaborer un plan d'action commun, dans le domaine de la fiscalité». «Une réunion purement technique», dira-t-il, mais elle a le mérite de faire ressortir cette volonté des entreprises françaises à venir investir en Algérie, en s'imprégnant préalablement du climat juridique des affaires dans le pays hôte. Et le domaine culturel n'est pas en reste de cette dynamique. La langue française se porte très bien grâce aux cinq Instituts français, établis en Algérie, «extra actif», selon l'expression de M. Bernard Emié. «Onze millions d'Algériens parlent le français», soutiendra-t-il, alors que sur un international, «ils sont 275 millions à maîtriser la langue de Voltaire, et ils seront 700 millions de francophones, à travers le monde, à l'horizon 2060». Ajoutant, à ce propos, que «l'Afrique parle le français, et l'Algérie en tant que puissance régionale a tout intérêt à promouvoir cette langue». La coopération universitaire connaît, elle aussi, une dynamique très importante, estime le diplomate qui indiquera que «60 accords sont signés entre les universités de Constantine et des universités françaises». L'ambassadeur révèlera, dans ce sillage, que la ville de Constantine sera «invité d'honneur» lors du Salon du livre qui se tiendra, à Paris, au mois de mars 2016. Concernant l'incident de la fouille subie par le ministre de la Communication à l'aéroport d'Orly, M. Bernard Emié a rappelé que «le ministre de l'Intérieur français a écrit une lettre à M. Grine où il a exprimé ses regrets, à propos de cet incident» et que «la France a engagé des mesures pour que pareil incident regrettable ne se reproduise plus». Pour rappel, l'ambassadeur de France à Alger a commémoré, à Constantine, en compagnie de son homologue allemand, la signature de l'armistice qui a mis fin à la Grande Guerre, coïncidant avec le 11 novembre.