Bernard Emié Aux termes de sa visite à Constantine qui aura duré trois jours, l'ambassadeur de France à Alger, Bernard Emié, entouré du consul général de France à Annaba, Franck Simaer et du directeur de l'IF Jean-François Albat, a animé une conférence de presse à l'Institut français. Il parlera des relations entre l'Algérie et la France, de la coopération entre les deux pays et de l'objectif de sa visite, et répondra aux questions des journalistes. Le représentant de la diplomatie française a déclaré suite à une question de L'Expression relative à une éventuelle intervention militaire de la France en Libye telle que rapporté par plusieurs sites citant des experts: «Il n' y a pas de projet d'intervention militaire française en Libye, il y a en revanche un travail que nous faisons au plan diplomatique pour essayer de trouver une solution politique à cette crise libyenne et nous travaillons d'ailleurs avec une vision très convergente avec celle de l'Algérie en appui aux efforts du secrétaire général des Nations unies et de son envoyé spécial, donc c'est cela aujourd'hui notre agenda, essayer de former un gouvernement d'union nationale en Libye avec le concours de toutes les parties intéressées par la crise dans ce pays, nous avons intérêt à la stabilité de la Libye et naturellement, nos amis algériens ont un très grand intérêt car c'est un pays voisin et cette crise a effectivement des conséquences directes sur l'Algérie et c'est pour ça que nous sommes en soutien aux efforts du secrétaire général des Nations unies.» Abordant la question de l'incident dont a fait objet le ministre de la Communication Hamid Grine, l'ambassadeur de France à Alger affirmera que «c'est une affaire bien sûr qui est derrière nous. Mais puisque la question se pose», il soulignera, «nous avons dit que c'était une affaire regrettable, et donc il y a eu une expression publique française à ce sujet, le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, a écrit à monsieur Hamid Grine pour lui présenter nos regrets et effectivement, nous allons dans le contexte de cet incident revoir nos procédures pour éviter que ce genre d'incident ne se reproduise». Le diplomate était revenu sur les relations algéro-françaises qu'il a qualifiées de très bonnes, en précisant qu' «elles sont tout à fait satisfaisantes», reprenant les expressions du président Abdelaziz Bouteflika, il attestera, qu'«elles sont certainement les meilleures», ajoutant «peut-être même depuis l'indépendance de l'Algérie. Je crois pouvoir dire aujourd'hui dans le domaine politique, il y a une très grande intimité et beaucoup d'échanges dans les grandes crises comme pour la question malienne pour laquelle nous coordonnons nos efforts, d'où un travail interactif très précis. Nous échangeons aussi beaucoup sur la Libye et les questions liées aux migrations en Méditerranée, enfin nous travaillons beaucoup avec un très grand soutien de l'Algérie sur la grande conférence sur le climat qui va se dérouler en France à compter du 30 novembre et à laquelle participera le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal. Au plan politique et diplomatique une grande qualité et une très grande confiance. Monsieur Lamamra et Monsieur Fabius échangent beaucoup sur tous les sujets. Sur le plan économique, des relations en expansion, j'ajoute dans le domaine économique la France investit en Algérie. La France a confiance, elle travaille dans le long terme et nous avons, (outre les projets déjà en place) d'autres projets dans le domaine économique. Nous avons aussi des relations dans le domaine scientifique, technique et dans le domaine militaire». Le conférencier revient aussi sur la réunion de la Chambre de commerce pour dire «la réunion organisée par la Chambre de commerce algéro-française, a rassemblé les sociétés françaises qui travaillent en Algérie et les sociétés algériennes qui travaillent avec la France; cette Chambre de commerce est extrêmement importante qui rassemble 1400 membres de toute l'Algérie Elle a ouvert des bureaux à Oran, à Annaba et va bientôt ouvrir un bureau à Constantine L'objectif de cette réunion était au fond avec des spécialistes de la fiscalité pour discuter des échanges sur la manière de réagir en cas de difficulté fiscale avec l'administration algérienne et de voir effectivement comment répondre aux questionnements qui peuvent avoir lieu, notamment dans le cadre de contrôles fiscaux. Donc, c'était une réunion technique très précise et très opérationnelle». Relativement à l'enseignement de la langue française en Algérie qui est un «butin de guerre» comme l'avait souligné Kateb Yacine, «C'est une langue très pratiquée en Algérie. 11 millions d'Algériens parlent français», ajoutant que «c'est une langue de partage», ne manquant pas par exemple de citer la presse francophone en Algérie en référence à «El Watan et à L'Expression possédant un tirage extrêmement important». Affirmant dans ce contexte que « les tirages en Algérie des journaux en français dépassent les tirages de certains titres en France». Donc pour le diplomate «le français n'est pas une langue en déclin c'est une langue en croissance. Aujourd'hui,275 millions de personnes parlent le français dans le monde, en 2060 ça sera 700 millions. Et pour lui, l'Algérie est une puissance africaine qui a intérêt à rester très fortement francophone car l'Afrique parle très largement le français».