Depuis que les Etats-Unis puis la France ont entrepris des frappes aériennes en Syrie contre Daech, les résultats de celles-ci n'ont guère paru probants au vu de l'objectif censé être visé: l'affaiblissement conséquent si ce n'est la destruction totale de la cohésion structurelle et du potentiel militaire de l'organisation terroriste. Pour les experts et observateurs qualifiés, ils ne pouvaient en aller autrement du fait que les frappes américaines ou françaises ne ciblaient que des objectifs dont la destruction ou la neutralisation n'entraînaient pas l'amoindrissement ou le délitement des capacités d'offensive et de nuisance de Daech. Pour ces mêmes sources, l'on était là de la part de ces deux puissances dans une stratégie délibérée consistant non pas à rechercher l'éradication de l'organisation terroriste à laquelle elles ont pourtant déclaré la « guerre totale », mais son confinement dans un palier de capacités militaires ne lui permettant pas d'étendre plus loin qu'elle n'est parvenue le territoire de son prétendu khalifat islamique. Le délibéré de leur stratégie anti-Daech n'a pas non plus échappé à la Russie et son président ne sait pas fait faute d'en dénoncer l'incohérence rapportée à leur engagement officiel d'une guerre sans merci contre Daech déclaré par elles ennemi prioritaire. Les Etats-Unis et la France semblent sous l'effet des attentats de Paris revendiqués par Daech avoir opté pour un engagement offensif plus radical contre cette organisation terroriste, bien au-delà de celui dans lequel ils se sont limités jusqu'au vendredi noir qu'a vécu Paris, la capitale française. Les frappes françaises en Syrie sont depuis cette date d'une intensité plus grande et leurs cibles à l'évidence choisies pour faire le plus de mal possible à Daech et à ses infrastructures. Les premières frappes opérées par l'aviation française en réplique aux attentats de Paris ont été dirigées sur Raqqa, ville dont l'organisation terroriste a fait sa capitale en territoire syrien qu'elle contrôle. Elles ont ciblé entre autres un PC de commandement important et un camp d'entraînement de Daech. De son côté et en acte de solidarité avec la France, l'US Air Force a procédé à la destruction d'une flotte de camions-citernes appartenant à l'organisation terroriste, composée de pas moins de 140 unités. Les aviations française et américaine s'en sont prises à ces cibles en signe de démonstration que les deux puissances ont convenu d'aller contre Daech au-delà de l'action de « containement » dans laquelle elles étaient avant les attentats. Ces frappes de réplique confirment de même que les Etats-Unis et la France sont parfaitement renseignés sur les positionnements en Syrie de Daech et lesquels représentent des objectifs à atteindre et détruire pour affaiblir réellement l'organisation terroriste. Ce qui du coup donne une saveur amère à l'interrogation formulée peu auparavant par Vladimir Poutine qui s'est publiquement déclaré pour le moins étonné que les avions américains et français qui bombardent en Syrie ne « parviennent » pas à déceler où sont les positions de Daech ayant une valeur justifiant d'être leurs cibles avec résultat probant pour la lutte anti-Daech, de même que ces norias de camions qui font la navette entre le territoire de l'organisation terroriste et la frontière turque. Pour ne plus être accusés d'être encore dans le double jeu en matière de lutte contre Daech, les Etats-Unis et la France sont dans l'obligation de faire la démonstration qu'il y aura désormais cohérence entre leurs actions sur le terrain et la déclaration de guerre à outrance qu'ils ont décrétée contre l'organisation terroriste.