Les exclus du relogement d'El-Hamri ont investi une fois de plus la voie publique pour revendiquer le droit à un logement décent. Depuis jeudi jusqu'au vendredi matin, l'avenue Lamur était complètement bloquée à la circulation par des familles qui avaient installé leurs tentes en plein milieu. Aux environs de 14 heures, la tension a baissé d'un cran après la décision prise par les responsables locaux de reloger plusieurs familles qui avaient été exclues mercredi et qui détenaient des décisions de pré-affectation. Ces familles avaient protesté contre leur exclusion des listes des bénéficiaires. La protestation a débuté aux premières heures de l'après-midi lorsque des dizaines de mécontents ont investit les rues d'El-Hamri, bloquant durant plusieurs heures la circulation dans plusieurs artères, notamment près de Dar Echakouri et sur l'avenue des Martyrs. Les automobilistes, de crainte de se faire caillasser, ont dû faire de grand détours. D'énormes bouchons se sont vite formés aux ronds-points près de la sûreté de wilaya et surtout à l'intersection menant vers Medina Djedida. Hier matin, la tension était toujours palpable à l'avenue Lamur où des familles étaient toujours présentes et brandissaient l'emblème national. «Nous ne savons même pas pourquoi nous avons été exclus. Nous avons reçu des pré-affectations, mais nous avons été surpris d'apprendre que nous ne figurions pas sur les listes des relogés», assure une vielle dame qui affirme que les familles poursuivront leur protestation jusqu'à ce qu'elles soient rétablies dans leur droit. «Nos habitations sont en ruine et nous avons droit à un logement décent», soulignent les protestataires. Le relogement des 1.430 familles détentrices de pré-affectations des quartiers d'El-Hamri et de Medioni vers de nouveaux logement à Canastel a débuté mercredi. Toutefois, ce relogement a été suivi d'un large mouvement de contestation le jour même puisque des dizaines de familles se sont rassemblées devant le secteur urbain d'El-Hamri pour dénoncer qu'elles sont également détentrices de ces décisions mais n'ont pas été relogées. Les contestataires, dont certains avaient des documents à la main, voulaient à tout prix rencontrer les responsables pour leur exposer leur cas. D'autres au contraire ont été radiés suite à un contrôle effectué par la commission de daïra alors que certains revendiquaient des logements au même titre que les bénéficiaires. Les services de la sûreté d'Oran appelé en renfort ont vite bouclé le périmètre afin d'éviter tout débordement. Il y a lieu de signaler que la protestation a «énormément gêné les équipes chargées de démolir les habitations désaffectées. Manifester pour le relogement en bloquant la circulation automobile et la voie du tramway est devenu au fil du temps une sorte de rituel observé par les exclus à chaque relogement comme ce fut le cas lors du précédent relogement des quelque 700 familles des deux quartiers sus-cités. Parmi les oubliés du relogement qui ont manifesté, on compte des personnes ayant déposé des recours mais aussi des détenteurs de pré-affectations qui attendent toujours leur tour. La colère est immense chez certains, et les propos très durs à l'égard de certains responsables chargés du relogement au secteur urbain d'El-Hamri, accusés de tous les maux.