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Les incivilités qui endeuillent les cités
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 26 - 12 - 2015

sont toutes ces formes de violence qui menacent la paix et qui dictent leurs lois en mettant les cœurs des civils dans des cages en bois et les âmes des responsables aux abois.
En effet, la violence est partout et contamine chaque jour de nouvelles victimes. Elle est ce mal opaque et lourd qui s'infiltre par les cieux et non pas par les déserts et les ports. Et oui, le monde actuel vit un chamboulement grave.
Les hommes de ce siècle ont brisé tous les codes de sécurité et les revoilà peureux agités. Les grands de ce monde étaient tous les invités d'un Paris paisible, sobre et frugal. Ils étaient là pour dénicher une sortie favorable au problème du réchauffement climatique, mais ils n'avaient pas osé aborder les causes des attentats du 13 novembre 2015. Ils n'avaient pas le temps pour soulever le problème de la violence qui terrorise la terre entière. Pour eux, la famine, la pauvreté et l'insécurité qui poussent chaque jour des familles à quitter leur pays ne sont pas des problèmes urgents et inquiétants. Les maîtres du monde étaient à Paris pour présenter leurs condoléances et assurer leur solidarité au président François Hollande. Malheureusement, ils oublient qu'il ne peut y avoir de stabilité si on ne résout pas le problème de la violence à l'échelle planétaire. En effet, le problème de la violence nécessite une étude sérieuse faite par des spécialistes.
Les nations qui forment ce monde sont appelées à coopérer et à combattre toutes les expressions de violence. Ils devraient mettre des campagnes de sensibilisations des parents et des enseignants. Ils savent tous que la violence commence suite à la négligence des parents. Nous savons tous que l'aspect matériel a pris le dessus sur les ménages et les demeures se sont transformées en hôtels où on passe uniquement les nuits. En effet, beaucoup de parents ne connaissent pas vraiment leurs enfants.
La vie de famille se résume à un diner muet qui dure quelques minutes où souvent la discussion est autour d'un sujet banal. Le travail bouffe le temps de la journée et la soirée serait moche si on rate l'émission préférée ou si on n'a pas de connexion au net. Quant aux mamans qui travaillent, ces dernières n'ont même pas le temps de faire une petite révision aux mioches avant de s'évanouir en jetant un coup d'œil à la douche où est entassé le linge sale qui les attend. Et oui, la violence peut surgir d'un fait banal et peut conduire l'imprudent à la prison.
Les parents devraient savoir que leurs marmots ont besoin de tendresse et d'amour et que leurs absences et négligences blessent en profondeur. Ils devraient savoir qu'on ne répare pas l'absence avec des présents ou des billets d'argent. Les procréateurs devraient savoir également, que les discussions ouvrent les cœurs et réparent les torts et que les six premières années vont marquer à jamais leurs enfants comme il l'explique le docteur américain Fitzhugh Dodson dans son livre publié en 1970 et intitulé «Tout se joue avant six ans». Selon ce psychologue, beaucoup de parents n'ont pas la sagesse et l'efficacité nécessaire à l'art d'être parent. Et oui, beaucoup de parents n'ont aucune idée sur le métier de parent qui s'apprend avec l'aide et les conseils des aïeuls.
Ce métier de parent qui aide le parent à mieux s'adapter avec son petit et à le mieux assister à exploiter ses aptitudes et sa personnalité sans le contraindre et sans le forcer. Il faut savoir dire non aux caprices des petits et surtout savoir convaincre. Mais est-ce que tous les parents de notre époque connaissent les grandes étapes d'une éducation réussie? Non, les nouveaux couples se disputent sur tout et ne consultent plus les anciens.
L'orgueil est l'invité de tous les jours et ils donnent l'impression qu'ils savent tout. Malheureusement, les toits des maisons ne sont pas des Edens, mais de paisibles et froides prisons. En effet, les petits sont ces prisonniers qui ont besoin d'un climat clément où on ne châtie pas cruellement celui qui ment. Les gosses ne sont rien que des pages vierges et c'est à nous de faire d'eux ce que nous voulons.
C'est à nous que revient la tâche de l'éducation et non pas à l'école du coin ou à la crèche où des poupées avec des mèches donnent des leçons sèches. C'est aux parents de veiller à la bonne éducation des bambins et non pas aux proches et aux voisins. C'est aux parents de faire preuve de civisme, de patience et d'amour. C'est aux parents de faire preuve de compréhension et de tolérance envers ceux qui insultent gratuitement et qui aiment la provocation et la bagarre. C'est aux parents de montrer le bon geste et de prononcer la bonne parole. Être contre la violence est ce geste qui sort du cœur. Et oui, la non violence est une culture que l'enfant constate dès ses premières années. En effet, les jeunes ont tant besoin de cet amour qui se dégage de l'entente des parents.
Il est vrai, la cohésion familiale joue un rôle important dans la protection des jeunes. L'entente familiale reste la seule arme qui protège les petits contre les affres de la rue. Et oui, la rue efface tout ce que l'école inculque. La rue prépare le petit à la délinquance. Elle lui ouvre les portes des délices de l'interdit. La rue invite le mioche à ce qui bas et moche. La rue casse les tabous et dote les hardis de sabots.
La rue kidnappe les petits des égoïstes et des imprudents qui n'ont pas su protéger leur rejeton. Et oui, la rue va faire d'eux des monstres et des démons. La rue va les métamorphoser en individus cruels et rancuneux. La rue va faire d'eux des bandits et des criminels. La rue va les aider à aimer le vice et les chemins qui divisent.
La rue sera le sanctuaire sacré pour ces enfants qui ne sont malheureusement rien que des victimes. La rue sera la deuxième école qui va leur apprendre comment vivre avec la force du bras. Elle va les inciter à haïr tous les autres habitants de la cité. La rue fera d'eux des rebelles qui iront chercher la paix au fond des bouteilles de vin. La rue abreuve leurs âmes de breuvages âcres et sauvages et fera d'eux des errants sans cœur et sans visage et qui n'auront aucun accommodement avec leurs consciences Ils seront des robots au service du mal. Ils seront une armée de damnés qui ne veut ni perdre ni gagner. Et oui, la rue récupère ceux qui n'ont ni instruction, ni éducation ni repères.
La rue recrute chaque jour de nouvelles victimes pour faire injus tement de leur quotidien des poèmes insolites et sans rime. La rue approvisionne les fronts avec des jeunes qui ont envie d'en finir avec cette vie fade et sans lendemain heureux. La rue est cette passerelle qui conduit les jeunes désespérés vers les camps où on leur apprend comment haïr davantage les autres qui ne partagent pas leurs idées ainsi que leurs croyances. Ils apprennent le suicide collectif comme s'ils étaient dans une secte qui prévoit un voyage vers un monde meilleur. Laissons la rue et revenons au quotidien des parents.
Combien de parent ont rendu visite aux établissements scolaires pour demander des nouvelles de leurs enfants? Combien de parents connaissent les noms des professeurs de leurs mioches? Les chiffres indiquent que les parents algériens sont démissionnaires. En effet, un parent sur cent donne l'impression à son enfant qu'il est au courant de ce que fait son fils à la rue et à l'école. Tant de parents de nos jours ne répondent même pas aux convocations que les établissements scolaires leur adressent pour les prévenir des mauvaises conduites en classe de leurs enfants.
Les parents de nos jours ne participent pas aux réunions pour la création des associations des parents d'élèves. Ils ne jettent même pas un coup d'œil sur le carnet de correspondance qui contient les notes et le nombre d'absences de leurs enfants.
Les parents de nos jours pensent que leur tâche consiste à travailler pour faire vivre leur enfant et que le reste n'est que secondaire. Non, les parents ont une part de responsabilité sur ce qui arrive aux sociétés musulmanes et arabes. Les parents devraient investir dans l'éducation de leur enfant avec la mise en place d'un suivi rigoureux de la scolarité et surtout des fréquentations de leurs enfants.
Ils devraient rendre visite aux établissements scolaires et discuter avec les professeurs et les administrateurs. Les Etats arabes devraient créer des services sociaux qui auront pour tâche le suivi des enfants qui ont des problèmes familiaux. Les Etats arabes devraient créer des écoles pour les cas spéciaux. Il a été prouvé que les enfants qui basculent dans la violence sont ceux qui souffrent de pauvreté ou qui vivent dans des foyers où règne la violence.
Mais c'est quoi la violence? La violence est un moyen d'expression réservé uniquement aux faibles et aux ratés. La violence est le langage des malades et des fous. La violence est un comportement non humain. La violence est cette balade chez le monde des malades. En effet, la violence est un comportement étrange à nos mœurs et à nos traditions. Pour nous, l'homme fort est celui qui sait contrôler ses pics de colère. L'homme fort est celui qui ne répond pas aux provocations des envieux.
L'homme fort est celui qui ne répond pas aux insultes... Et oui, Madame Marine Le Pen, on ne répond pas aux accusations des autres par la publication de photos violentes et surtout celle où on ôte cruellement la vie à James Foley l'otage américain. On ne répond pas par la violence quand on veut occuper le fauteuil de l'Elysée.
On ne propage pas les idées de ségrégation raciale, d'islamophobie quand on vit dans un pays qui a colonisé la moitie de la terre. Et oui, Madame la présidente du Front National, la France a le devoir de protéger toutes les races et toutes les religions qui sont chez elle. De nos jours, l'humain est obligé à tolérer les erreurs des autres. L'homme fort est celui qui pardonne et qui donne sans attendre des remerciements. L'homme fort est celui qui ouvre son toit au faibles et aux démunis sans distinction de sexe, de race ou de croyance. L'homme sage est celui qui partage son repas avec ses pauvres voisins. L'homme puissant est celui qui assiste les malades et qui aime et respecte les habitants des autres bleds. Et oui, le moment est venu pour stopper cette fuite en avant.
Le moment est venu pour dire non à cette violence dans les rues, les écoles et les stades. Le moment est venu pour dénoncer toutes les formes de violence.
Les professeurs n'ont plus le droit d'user de propos blessants et les élèves devraient faire preuve d'intelligence et de respect envers tous les autres. Les parents devraient revoir leur calendrier. Les foyers devraient redevenir des salons où on raconte des blagues et où on voit des émissions ou des films. Il est interdit aux parents de fuir ou de se cacher dans les chambres.
Le net n'a qu'une heure par jour et la nuit est l'occasion à la famille pour faire la fête. Il faut qu'il ait un climat de confiance. Nos rues devraient avoir des caméras afin que les voleurs chôment un peu et nos écoles devraient redevenir des mosquées où on apprend la science et la bonne parole. Nous savons ce qui se passe chez nos voisins et amis. Nous avons la chance d'avoir cette paix et nous savons tous que cette dernière n'a pas de prix. Nous avons également la chance de déjouer les plans de ceux qui sont envieux et qui désirent déclencher la guerre de nos jeunes contre nos vieux. Pour finir, nous dirons que la violence n'est qu'une semence qui ne peut avoir un acte de naissance si nous conjuguons nos efforts et que nous demeurons unis au service de notre patrie l'Algérie qui est notre âme et corps. Et oui, c'est à nous que revient l'honneur de faire de notre cité un musée que tous les humains auront l'envie de le visiter.
* Proviseur- Aïn-Defla


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