Diligentée par le wali d'Oran au lendemain de la protestation des exclus du logement à El Hamri et Médioni, la commission de daïra chargée des constats des habitations a sillonné la majeure partie des artères de ces deux quartiers. Selon des représentants des deux quartiers, qui ont accompagné cette commission, plus de 700 habitations ont été visitées. « La commission a travaillé d'arrache-pied durant ces trois jours et a visité plus de 6.000 familles », indique un représentant du quartier de Médioni. Il s'agit à la fois des familles qui ont déposé des recours et celles qui habitent dans des logements ou habitations menaçant ruine. « Toutes les habitations qui nécessitent un contrôle de la part du CTC ont été recensées. La commission a pris tous les renseignements personnels des familles visitées. Il s'agit presque d'un second recensement. Les membres de la commission ont travaillé sans relâche jusqu'à une heure très tardive de la nuit », souligne notre interlocuteur. Il y a lieu de signaler que l'envoi de cette commission a été décidé au lendemain (Ndlr : dimanche dernier) de la protestation de dizaines de familles qui avaient bloqué la circulation automobile et celle du tramway durant toute la matinée. La commission a sillonné une grande partie des artères des quartiers sus-cités, en compagnie des représentants des familles concernées. Un rapport détaillé sera établi et adressé au wali d'Oran en perspective d'un éventuel relogement. Signalons que dans la matinée du dimanche dernier, des dizaines de familles exclues des opérations de relogement avaient bloqué la circulation au niveau de l'intersection avenue Mekki Khelifa-Bd de l'ANP. Idem pour le tramway qui a dû cesser de desservir les stations avoisinantes. Parmi les protestataires, il y avait les familles exclues ayant déposé des recours et d'autres détentrices de pré-affectations qui attendent toujours d'être relogées. Le 23 décembre, quelque 1.430 familles, résidant dans des habitations vétustes et menaçant ruine des quartiers populaires d'El Hamri et Ghoualem (Médioni) d'Oran, ont été relogées dans des logements sociaux locatifs neufs dans la localité d'El Menzeh (ex-Canastel). Toutefois, ce relogement a été suivi d'un large mouvement de contestation puisque des dizaines de familles se sont rassemblées devant le siège du secteur urbain d'El Harmi pour dénoncer qu'elles sont également détentrices de ces décisions mais n'ont pas été relogées. Les contestataires dont certains avaient des documents à la main voulaient à tout prix rencontrer les responsables du secteur pour leur exposer leur cas. Il y a lieu de rappeler que dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire, une commission de daïra, composée de plusieurs services, a sillonné, durant le mois de novembre dernier, différents quartiers de la ville pour le recensement et la mise à jour du fichier des familles habitant des immeubles classés rouge. Selon des sources proches de la commission, ce recensement sera suivi d'une opération ciblant des familles habitant des terrasses, notamment celles qui ont transformé des buanderies en logements en perspective d'un éventuel relogement. Ce recensement des habitants des terrasses intervient après une première opération qui avait ciblé des familles qui squattent les terrasses et les buanderies des 200 immeubles inscrits dans le programme de réhabilitation du vieux bâti à Oran. Ces vieilles bâtisses, construites durant la période coloniale, se situent sur les grandes artères du centre-ville : les rues Larbi Ben M'hidi, Mohamed Khemisti, les Aurès et les boulevards Khedim Mustapha (ex-Stalingrad) à Sid El Houari et Maata Mohamed El Habib.