Yennayer, le Nouvel An amazigh célébré le 12 janvier de chaque année, est un moment fort attendu par la population de certaines régions pour des considérations culturelles, qui accueillent dans la joie et la communion cet évènement. L'avènement du Nouvel An berbère donne lieu à une ambiance particulière, empreinte de ferveur, de joie, à laquelle toutes les familles se préparent plusieurs jours à l'avance pour le célébrer avec faste. Mais cette année à Oran, à quelques jours de la fête, le climat est plutôt morose. Les étals de vente des fruits secs et des friandises se font rares, et même quand ils sont présents, comme c'est le cas au niveau de certains marchés populaires comme la Bastille et Medina J'dida, les ménagères ne se bousculent pas. Selon un commerçant de la rue des Aurès (ex-La Bastille), les ventes ne sont pas importantes contrairement à la même période des années passées ». Même son de cloche chez les grossistes du boulevard Mascara qui ne se frottent plus les mains comme avant, vu que leurs ventes ne sont pas importantes. Selon beaucoup de citoyens interrogés, cette situation s'explique par la crise économique actuelle. Cela s'ajoute à la hausse des prix. Une petite virée au niveau de quelques magasins nous fait découvrir que les prix ont connu cette année une hausse entre 15 et 20% par rapport à l'année précédente. En effet, le prix des amandes est passé de 1.600 à 1.800 DA le kilogramme en une semaine. La noix de cajou et les noix se vendent à 2.800 DA. Les pistaches et les noisettes se vendent à 2.500 DA tandis que les cacahouètes restent à 400 DA le kilo. Autre star des étals, la datte, qui se vend à environ 600 DA. En dépit de tout, certains amoureux de nos coutumes comptent fêter Yennayer. Des pères de familles qui hésitent souvent à fêter ce rendez-vous, finissent par craquer aux délices de tous les fruits exotiques. Cet attrait qui, parfois, est aléatoire, trouve dans la plupart des cas le prétexte des enfants qui insistent auprès de leurs parents afin de fêter l'événement et c'est ce qui se produit le plus généralement malgré toutes les contraintes. La hausse des prix a poussé les quelques familles qui ont déjà acheté à s'approvisionner en petites quantités (250 grammes de chaque produit). «Juste pour ne pas frustrer mes enfants, je prendrais un kilo de mélange, quelques oranges et du chocolat. Avant, il était permis de les gâter en leur préparant un sac pour chacun pouvant comprendre jusqu'à 500 g de produits. Cette année, je leur offrirai moins», dira une mère de famille. Rappelons aussi que cette année, pour la célébration du Nouvel An amazigh (2966), il est prévu une semaine de festivités culturelles et artistiques. Ces manifestations seront organisées par l'association culturelle Numidya, sous l'égide du Haut- Commissariat à l'amazighité (HCA), avec le concours de la direction de la culture. Jeudi, le 11ème festival de Yennayer s'est ouvert à Oran avec un mini carnaval «Ayred» pour perpétuer la mémoire, a-t-on constaté. «Ayred symbolise la perpétuation de la culture berbère, qui a su et pu subsister et résister aux occupations successives à travers les siècles, gardant son cachet et son authenticité. Un riche programme marque les trois jours du festival, incluant des conférences, des spectacles, des visites guidées et une exposition avec la participation d'une quinzaine d'artisans. Deux randonnées et visites guidées sont programmées, la première au Palais du Bey et la deuxième à Santa Cruz dans les monts du Murdjadjo.