Le projet d'instauration du football professionnel en Algérie est un échec, selon les aveux du président de la FAF, Mohamed Raouraoua. Il a indiqué que «les objectifs escomptés n'ont pas été atteints». Lancé en 2009 à la faveur d'une décision du président de la République, le projet du professionnalisme n'a pas été pris en charge de manière à se concrétiser dans les délais. Le projet en est à sa 7e année et la quasi totalité des clubs supposés aller vers le professionnalisme sont en difficulté sur le plan financier. Au cours des dernières années, les clubs avaient bénéficié de subventions lesquelles ont été utilisées dans le paiement des salaires des joueurs. Ces mêmes clubs ont provoqué une inflation sur le marché des transferts des joueurs, allant jusqu'à recruter des joueurs d'un niveau technique moyen venant des pays africains. Or, avec l'instauration du professionnalisme, ces clubs devaient se lancer dans la formation en se dotant de structures adéquates. Les fonds dégagés par l'Etat à cet effet ont été détournés pour ainsi dire, pour être consacrés aux salaires et transferts des joueurs. Pour rappel, des aides financières destinées à l'achat des autobus avaient été détournées par des clubs sans que des comptes ne leur soient demandés. Les ministres qui se sont succédé au département des Sports et de la Jeunesse avaient provoqué plusieurs réunions avec les présidents de clubs pour les accompagner dans le processus d'instauration du professionnalisme. Cependant, ces présidents se sont habitués à gérer les subventions de l'Etat et l'argent des sponsors. La plupart d'entre eux ont refusé d'ouvrir le capital social des clubs qu'ils gèrent, proposant aux éventuels actionnaires d'entrer dans le club en tant que sponsors. Cela a barré la route à plusieurs opérateurs économiques qui ont refusé de financer des clubs où ils ne sont pas actionnaires. En ce sens, les présidents de club ont une grande responsabilité dans l'échec de l'instauration du professionnalisme. Il en est de même pour la FAF qui aura été incapable d'accompagner les clubs dans ce processus, ainsi quele ministère de la Jeunesse et des Sports, qui avaient plutôt géré le courroux des présidents de club. Chaque fois que ces présidents ont menacé de boycotter le championnat, le ministère de tutelle et la FAF réagissaient pour calmer les esprits en dégageant des aides financières aux clubs. La Direction nationale de contrôle de gestion des clubs qui était dirigée par Mohamed Mecherara, est en veilleuse. Elle devait accompagner et contrôler les clubs dans le cadre de l'instauration du professionnalisme dans le football. Ce qui ne semble pas être le cas puisque le professionnalisme en Algérie est toujours au point zéro. Il risque même d'être remis en cause du fait du manque des financements induit par le recul des recettes des hydrocarbures.