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Des racines et des fêtes
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 12 - 01 - 2016

Dès l'antiquité, l'Homme a commencé à utiliser dans sa vie quotidienne, les cycles du temps et des saisons en observant et en subissant les phénomènes climatiques et astraux. Ainsi, il a pu mesurer le temps et créer un calendrier nécessaire pour ses activités sédentaires et agraires depuis qu'il avait cessé d'être exclusivement chasseur et cueilleur. De la civilisation sumérienne et babylonienne en Mésopotamie, en passant par la civilisation égyptienne et gréco-romaine en Méditerranée, l'Homme a toujours eu des moments de détente pour apprécier les fruits de son labeur. Le solstice d'hiver est une des occasions que les païens ont marquées pour festoyer en famille et dans le clan et célébrer la réapparition des jours qui s'allongent de lumière aux dépens des longues nuits noires et froides. Des sacrifices et des offrandes aux dieux de leurs croyances sont faits. Et la vie reprend son cours et les graines germent, il n'y a plus de place au doute ! Ils font sortir des réserves des légumes secs, des céréales, des fruits secs et des volailles de la bassecour et font la fête autour du feu de l'âtre.
C'est un nouveau cycle qui commence. Un nouvel an qui s'entame. Les civilisations passent et d'autres réapparaissent sans effacer totalement celles qui les précèdent ; la continuité culturelle se grave dans les mémoires collectives des peuples et enrichit les individus par le brassage des us et des gènes. C'est ainsi, et suite à l'expansion de l'empire romain dans tout le pourtour méditerranéen, que le calendrier julien (Jules César) s'est substitué au calendrier agraire qui fut utilisé partout en Méditerranée et en Mésopotamie. Le calendrier Julien sera lui aussi remplacé par le calendrier grégorien institué par le Pape Grégoire XIII en 1582, après qu'un léger décalage dans les saisons fut constaté. Cependant, les églises orthodoxes (grecque et slave,…) et les églises orientales (copte, arménienne, syriaque, érythréenne...), ont gardé le calendrier julien à ce jour. Ainsi, le 1er janvier du calendrier Julien correspond donc au 13 janvier de l'actuel calendrier grégorien. Le calendrier amazigh n'a vu le jour qu'en 1968 à l'initiative de l'académie berbère de Paris, pour instaurer une ère amazighe à l'instar de l'ère hébraïque, de l'ère chrétienne et de l'ère musulmane. Pour ce faire, elle avait fixé comme « An Zéro » l'année de l'intronisation de Sheshonq, un prince numide de la Cyrénaïque (Libye) qui serait le Sesaq ou Shishak de la Bible, celui qui fonda la 22ème dynastie égyptienne vers 940 av JC. Toutefois, il est vrai qu'une grande proportion des habitants de l'Afrique du nord a toujours fêté l'arrivée du premier jour du mois de janvier du calendrier julien et n'a jamais voulu passer au calendrier grégorien, à l'instar des chrétiens orthodoxes et des chrétiens orientaux.
L'atavisme et la mémoire collective y sont pour beaucoup, les aïeux des Amazighes furent, aussi, des opposants à Rome la catholique. En Algérie, la veillée d'Al âam ou Nayer (en Oranie et le sud-ouest) ou Ennayer (dans l'Algérois et en Kabylie) du latin, Januarius : Janvier, est célébrée chaque 12 janvier du calendrier grégorien (31 décembre du calendrier julien), mais son absence est remarquée dans beaucoup de régions du Constantinois. Ennayer était un évènement fortement ritualisé et plein de superstitions. Autrefois, pour que la nouvelle année entamée soit plus riche et la terre plus fertile, il convient de se purifier et de nettoyer les lieux. Ainsi, la maison est méticuleusement nettoyée et embaumée à l'aide de diverses herbes et de l'encens. Elle ne le sera plus, durant les trois jours suivants la cérémonie sinon le balai de bruyère ou de feuilles de palmier nain, confectionné pour la circonstance par les femmes lors de leur sortie à la rencontre du printemps, blesserait les âmes errantes. Durant la fête, les femmes ne doivent pas porter de ceinture, symbole de fécondité. Celles qui transgressent la règle pourraient subir le sortilège de stérilité. Cette période de l'année est une saison qui voit se réduire les provisions gardées pour l'hiver. Il convenait donc de renouveler les forces spirituelles en faisant appel aux rites symbolisant la richesse. Ce rituel du « el fal » symboliserait l'expulsion des forces et des esprits maléfiques pour faire place aux esprits bénéfiques qui seront un soutien durant toute l'année. La tradition retient le sacrifice d'une dinde et souvent d'un coq pour la femme enceinte dans l'espoir que l'enfant à naître sera un garçon. Le dîner d'El âam (Yennayer), avec la viande de la volaille sacrifiée, servi tard, se doit d'être copieux, augurant ainsi une année abondante. Lors du dîner, on réserve la part des absents à la fête ; ainsi, des cuillères sont disposées par la mère pour symboliser leur présence et une proportion symbolique leur sera laissée dans le plat collectif, censé rassembler toutes les forces de la famille. La fête garde de sa saveur pendant les quelques jours avec la préparation de beignets (sfendj), de crêpes (baghrir), pâte feuilletée (msemen-medlouk), légumes secs et blé dur bouillis au cumin et salés (cherchem), des fruits secs : figues sèches, amandes, noix, noisettes, dattes, châtaignes, etc. : (mkhalet) , et des friandises : nougat, chocolat, loukoum, kerkabine (halwet etork), dragées, bonbons,… des fruits frais de saison dans un tbak ou un tefal, seront aussi de la cérémonie. Les enfants sont aux anges, chacun son petit sac cousu pour la circonstance et plein de ces amuse-gueules. Gardons nos fêtes et donnons-leur plus de gaité et de joie, dépassons la morosité des temps maussades qui nous endeuillent sans raisons apparentes.
Paradoxalement, les jours de l'Aïd sont des plus plats de l'année. Le Mawlid passe inaperçu dans le décor coutumier. La fête appartient au passé, le présent s'est décomposé hier, avant qu'il n'apparaisse à son aube, mais sans lumière. L'acculturation bat son plein, est-ce normal pour un peuple aussi riche par son histoire plurielle, profondément enraciné dans sa terre et ouvert aux quatre points cardinaux ?! Bonne fête d'Ennayer (Al âam, chez moi) à vous tous.


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