Les fidèles de la mosquée «Omar Ibn El-Khattab» du bourg de Flitta dépendant de la commune de Sidi-Akkacha interpellent pour la énième fois le wali de Chlef, à défaut du directeur des affaires religieuses, d'intervenir pour faire libérer un logement de fonction occupé par un ex-imam pour permettre au nouveau de s'y installer et de diriger les prêches, les cinq prières quotidiennes, celle du vendredi et des fêtes religieuses. Selon des citoyens qui ont pris attache avec notre journal, l'affaire remonte à plus de trois ans quand un imam a bénéficié d'un logement de fonction dans le cadre de sa mutation à cette mosquée. Selon nos interlocuteurs, au lieu de s'investir uniquement dans sa mission reconnue par la loi, ce prédicateur s'est vite investi dans le commerce de la « rokia », cette pseudo-guérison par la lecture des versets coraniques qui est très en vogue aujourd'hui chez nous. Ainsi, la cour de la mosquée et le logement de l'imam ne désemplissaient plus de jour comme de nuit. De personnes des deux sexes venaient «se débarrasser d'un supposé djinn qui les aurait envoûtées. Les citoyens affirment qu'il arrive que dans la cour de la mosquée on peut dénombrer plus d'une quarantaine de véhicules venus de toute la région. Il faut dire que la notoriété de cet imam a dépassé les frontières de sa propre circonscription au point que des «patients» viennent de très loin à l'image de cette femme âgée d'une trentaine d'année originaire de Relizane qui se croit victime de sorcellerie et impute sa stérilité au mauvais œil. Il n'en fallut pas plus pour que cette pratique devienne insupportable pour les habitants de ce bourg. Ils se voient contraints en conséquence à demander le départ de l'imam. Saisie des faits, la direction de tutelle opta pour la mutation de cet imam vers la mosquée de la ville côtière de Sidi-Abderahamne et l'affectation d'un nouvel imam à la mosquée de Flitta. Mais, une fois de plus, il semblerait que changer d'imam ne résout pas le problème. L'ancien imam continue toujours d'occuper le logement de fonction tout en y recevant quotidiennement «ses malades». Cet état de fait se répercute indéniablement sur la gestion de la mosquée car, en l'absence du nouvel imam qui ne vient que rarement, c'est l'anarchie totale. Preuve en est qu'à chaque prière un fidèle s'autoproclame imam ou muezzin. Quelquefois, soulignent nos interlocuteurs, des fidèles usent de paroles déplacées dans un lieu de culte où la tolérance est censée régner en maître loin de toute querelle. Une récente altercation entre fidèles pour désigner celui qui devra conduire la prière a vite dégénéré et il a fallu toute la sagesse et la diplomatie des anciens pour calmer les esprits surchauffés. Ainsi, il apparaît que la situation actuelle impose une intervention urgente des services concernés afin que le nouvel imam puisse prendre possession du logement de fonction et surtout qu'il soit présent sur les lieux pour s'acquitter convenablement de sa tâche. Selon les habitants «la direction des affaires religieuses de Chlef a été saisie de cette affaire mais à chaque fois elle diffère la décision de faire libérer ledit logement et cela dure depuis plus de quatre mois». D'où l'appel lancé au premier magistrat de la wilaya.