« Je suis venu à Oran pour faire connaître la vraie histoire de la Révolution algérienne », a déclaré, jeudi, le président de l'Association Les Amis du MALG » et ex ministre de l'Intérieur, Dahou Ould Kablia, lors de la présentation, à l'hôtel Sheraton, de sa conférence sur « la guerre secrète du SDECE contre le FLN ». Le SDECE, service de documentation extérieure et du contre- espionnage, un organisme créé, par la France, pour combattre le FLN, à l'extérieur du territoire français et aussi à l'extérieur de l'Algérie, bien qu'il soit glorifié par les écrivains français, il a échoué dans sa mission. L'ancien révolutionnaire, Daho Ould Kablia estime que « le SDECE n'a pas réalisé ses objectifs. Non seulement, il a été débordé par le FLN mais les échecs défectibles ont préparé son déclin ». Pour le président des Amis du MALG', « Il reste beaucoup à dire sur la fausse légende du SDECE, fabriquée en toutes pièces par des écrivains en mal de lucidité » et il y a « un travail de mémoire à faire par les historiens algériens pour rétablir la vérité, afin que les générations post-indépendance, se réapproprient les actes et le combat qui ont fait la grande Révolution », dira-t-il à la fin de sa conférence. Une phrase qui a clôturé son intervention, certes, mais qui a ouvert une brèche sur le sujet de l'écriture de l'histoire dont une partie a été occultée. L'ex ministre a affirmé qu'une partie des archives est « conservée par le ministère de la Défense, surtout les archives sur les procès qui ont eu lieu ». M. Ould kablia a, en outre, signalé que : « pour ce qui est de l'écriture de l'histoire, nous y travaillons, au sein de l'association. Les cadres du MALG ont écrit 25 livres, assez bien documentés, d'autres concernent des mémoires. Pour la récupération des archives, j'en ai parlé avec le directeur du DRS, si Toufik, qui m'a indiqué qu'il compte créer un centre d'étude historique, mais je n'y crois pas beaucoup L'ASSOCIATION «LES AMIS DU MALG» S'OUVRE AUX JEUNES Pour rajeunir cette association et lui donner une empreinte de jeunesse, le président du MALG a souligné que l'association a procédé au changement du règlement intérieur car, dira-t-il, « il ne reste pas beaucoup d'anciens du MALG. En une année, 17 cadres du MALG sont décédés. C'est pourquoi, nous avons créé notre structure pour intégrer les étudiants universitaires ». Il a, également, annoncé concernant la préservation des archives, que l'association a signé une convention avec une organisation universitaire pour que les jeunes étudiants universitaires, qui préparent leurs thèses, se rapprochent de l'association pour se documenter. Ayant été un acteur dans la Révolution et occupé plusieurs postes de responsabilité au gouvernement dont le dernier poste et celui de ministre de l'Intérieur, M. Ould Kablia a indiqué que son projet d'écriture de ses mémoires est en cours de réalisation. Une façon, pour ce révolutionnaire, de raconter l'histoire. Interrogé, d'autre part, sur la révision de la Constitution, l'ex- ministre s'est abstenu de tout commentaire, soulignant, « j'ai le droit de réserve sur toutes les questions qui touchent l'actualité du pays ». LES CADRES DU MALG ECARTES DES RESPONSABILITES POLITIQUES APRES L'INDEPENDANCE En s'étalant sur le rôle du MALG, lors de la Révolution, le président de l'Association Les Amis du MALG' a déclaré avec fierté que « le MALG avait une pépinière de cadres. Non seulement, le MALG a aidé la Révolution sur les plans militaire, politique et diplomatiques mais il avait, également, formé une élite, il a formé des pilotes, des marins, des policiers. Il a, surtout, formé des cadres de l'Administration ». Mais après l'Indépendance, tous ses cadres, estime le conférencier, ont été écartés des responsabilités politiques, soulignant que « durant l'Indépendance, ces cadres ont été utilisés mais ils n'ont jamais eu des responsabilités politiques. Ce n'est qu'après 1965 qu'il y a eu nombreux cadres du MALG aux postes de wali, ambassadeur, ministres. Il y a eu 20 walid, 35 ambassadeurs et 3 Premiers ministres ». Sur le renversement du gouvernement provisoire GPRA, Dahou Ould Kablia a démenti, toute implication du MALG, dans cette opération, en témoignant que : « Le 16 juin 1962, Boussouf a envoyé une lettre aux cadres du MALG, leur expliquant qu' « un jour, l'Algérie sera indépendante, vous allez rentrer, dans votre pays et vous allez servir votre pays comme vous l'avez fait, jusqu'à présent. Vous êtes des militants à qui on ne peut rien reprocher. Je vous demande de ne pas intervenir, dans les affaires des dirigeants ». Il considère, d'autre part, que « Le MALG a été victime de la prise de pouvoir, dans certaines mesures, parce qu'il y a très peu des dirigeants du MALG, qui ont rejoint le clan de Benbella ou de l'Etat-major. Cela a beaucoup touché Boumediène qui a travaillé, avec les éléments du MALG, aux frontières et les Services opérationnels de Kasdi Merbah. Déjà, lorsqu'il a été nommé chef d'Etat-major général, il a voulu mettre la main sur le MALG. Il a demandé à Boussouf de lui donner les Services opérationnels, les centres d'écoute, les centres de transmission et les dépôts d'armement. Mais Boussouf a refusé ».