Les échanges entre l'Union européenne et l'Afrique ont encore un large potentiel de développement, a déclaré hier le ministre allemand de la Coopération économique et du Développement, Gerd Muller, à l'occasion d'une visite à Tlemcen, en compagnie d'un représentant de l'Union africaine et du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Louant les relations entre son pays l'Allemagne et l'Algérie, le ministre a estimé que « notre planète est en croissance continue et la population sur terre va doubler d'ici 25 ans. Il faut donc garantir l'alimentation, l'accès aux énergies, et surtout protéger le climat pour préserver l'avenir de l'homme. Il s'agit pour nous de grands défis que nous devons tous relever. Mais, l'Afrique dispose de fortes potentialités pour développer son économie verte. L'Afrique doit passer de l'exploitation des ressources de la terre et du charbon polluant vers l'investissement en économie verte pour assurer son avenir ». Après avoir longuement salué les efforts de l'Algérie dans ce cadre, Gerd Muller a souligné que « l'Europe et l'Afrique sont deux continents unis par un contexte historique, culturel et géographique. L'Afrique avec ses cinquante pays est 100 fois plus grande que l'Allemagne. Son avantage c'est qu'elle dispose de plus de 50% de population jeune, malgré qu'elle soit profondément marquée par les conflits, qui prennent des formes nouvelles et multiples. Notre pays coopère étroitement aujourd'hui avec 35 pays africains dans de nombreux domaines de développement et des droits de l'homme. Mais, aujourd'hui, nous sommes dans un monde numérique et on pourra organiser notre avenir ensemble. La coopération entre l'UE et l'Afrique pourra s'appuyer non seulement sur une dynamique sur le plan plus large de l'évolution politique et économique, mais aussi sur des rapports riches et diversifiés entre les jeunesses des deux continents. En Algérie notre pays apporte un appui scientifique et financier à l'Université panafricaine de l'Union africaine et à l'Institut des sciences de l'eau, de l'énergie et du changement climatique récemment créé à Tlemcen dans le cadre du développement durable ». Rappelons dans ce contexte que l'institut de l'Université panafricaine pour les sciences de l'eau et de l'énergie (y compris le changement climatique), situé à l'université Abou Bekr Belkaïd de Tlemcen, a ouvert ses portes en octobre 2014 et compte actuellement 74 étudiants. Pour sa part, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Tahar Hadjar, a indiqué lors de son intervention à l'auditorium de la faculté de médecine de Tlemcen que «Tlemcen a été choisie parmi d'autres wilayas pour abriter l'institut PAUWES, qui fait partie de l'université panafricaine, pour équiper la prochaine génération d'experts africains avec un ensemble de compétences et de connaissances particulières pour lutter contre cette menace et afin de lui donner une expérience véritablement africaine ». Le ministre a loué le développement de l'université algérienne ces dernières années, grâce aux efforts consentis par l'Etat. « Notre université a enregistré un grand progrès. Sur les 20 universités du monde arabe, 12 universités algériennes occupent les premières places dont l'université de Tlemcen. L'université de Sidi Bel-Abbès a décroché la 27ème place au niveau africain, soit la 1.725ème sur 27.000 universités dans le monde », a-t-il dit. A noter que les deux ministres allemand et algérien se sont rendus en compagnie du wali de Tlemcen, Saci Ahmed Abdelhafid, à l'Institut panafricain de Chetouane.