L'attaque terroriste la semaine dernière contre le site gazier de Krechba a non seulement échoué mais ses auteurs ont été peu après localisés et éliminés par les détachements de l'ANP lancés à leur recherche. Preuve s'il en faut que le dispositif sécuritaire déployé par les autorités, pour protéger les sites énergétiques a bien fonctionné empêchant la récidive d'une opération terroriste parvenant à causer des pertes humaines et des dégâts aux infrastructures de production. Pourtant les entreprises pétrolières British Petrolium et Statoil, partenaires étrangers de la Sonatrach sur le site de Krechba, se sont empressées de retirer leurs personnels y travaillant, donnant ainsi à comprendre qu'elles persistent à douter de l'efficacité des mesures sécuritaires mises en place par l'Algérie. Pour Sonatrach et pour l'Etat algérien surtout, l'impact négatif de leur décision est préjudiciable non pas tant par ses effets sur la production du site dont le personnel de Sonatrach est apte à assurer la poursuite et le niveau malgré le retrait du personnel étranger, mais en terme de mauvaise publicité que cela leur vaut. Elle remet en effet en cause à l'international le discours sécuritaire rassurant développé et par la société pétrolière algérienne et par l'Etat en direction des milieux pétroliers qu'ils sont désireux de convaincre à entrer en partenariat sur les sites énergétiques du pays. Plus globalement, elle fait crédit à la présentation de l'Algérie comme étant un pays à très haut risque sécuritaire ainsi que le font des milieux et des gouvernements ayant intérêt à ce qu'elle soit perçue comme telle. L'échec de l'attaque et la promptitude des forces de sécurité algériennes à neutraliser le groupe terroriste qui l'a menéé, n'ont pas été estimés par BP et Statoil démonstratifs de la fiabilité du dispositif sécuritaire qui a abouti à ce résultat. Elles ont, ce faisant, amplifié le gain médiatique qu'Aqmi a recherché à travers son opération, celui d'apparaître capable de déjouer ce dispositif et en mesure par conséquent de faire peser une menace constante sur les sites pétroliers et gaziers algériens. D'autant que les milieux ayant intérêt à ce que l'Algérie soit toujours considérée comme infréquentable pour raisons sécuritaires, ne manqueront pas à en prendre prétexte pour émettre des bulletins d'alerte et des recommandations à ne pas s'y rendre. Les attentats de Paris, l'an dernier, et ceux de Bruxelles, mardi, ont été autrement plus dramatiques par leur bilan en victimes humaines que l'attaque terroriste ratée sur Krechba ou autres méfaits terroristes commis ailleurs en Algérie. Ils ont mis à nu des insuffisances et disfonctionnements des appareils sécuritaires français et belge, mais ces milieux n'ont pas pour autant fait le raccourci de considérer la France et la Belgique comme pays à haut risque sécuritaire et émis les conseils d'éviter d'aller dans ces deux pays. Ils ne se départiront pas de leur parti pris anti-algérien même si chez eux ils sont de plus en plus nombreux les spécialistes et analystes de la donne sécuritaire à reconnaître que dans ce domaine l'Algérie est un exemple par ses résultats, dont il faut solliciter l'expertise et cesser de noircir sa situation sécuritaire.